La Jordanie a poussé les Etats-Unis à soutenir la position d’Israël disant qu’il y a besoin d’une présence sécuritaire dans la vallée du Jourdain en cas d’accord avec l’autorité palestinienne. Israël devrait coordonner avec Amman pour faire passer le message cette semaine aux américains, en particulier au secrétaire d’état John Kerry, qui est dans la région jeudi pour des entretiens avec les responsables israéliens et de l’autorité palestinienne, que le maintien de l’armée israélienne dans la vallée du Jourdain est crucial pour la stabilité régionale, indique jeudi un rapport publié dans le journal israélien Maariv.
Kerry a atterri en Israël mercredi soir et a rencontré le premier ministre Benyamin Netanyahou jeudi matin. Selon des responsables américains, Kerry a apporté avec lui un plan de sécurité pour la Judée Samarie qu’il a l’intention de présenter lors de ses entretiens avec les dirigeants israéliens et palestiniens cette semaine.
Israël insiste pour avoir une présence de Tsahal le long de la frontière israélo-jordanienne, qui donne au pays une certaine profondeur stratégique et une alerte précoce sur sa frontière orientale, et a rejeté une proposition américaine d’y placer une force internationale.
Un haut responsable israélien a déclaré au Maariv que Netanyahou est déterminé à terminer la construction d’une barrière de sécurité le long de la frontière avec la Jordanie, une idée qu’Amman considère comme importante pour sa propre sécurité également. Israël s’inquiète de la prolifération, par la Jordanie, d’armes vers un futur état palestinien, qui doit, pour Jérusalem, rester démilitarisé.
Dans une référence à l’exigence israélienne qu’Israël maintienne une zone tampon dans la vallée du Jourdain, Netanyahou a déclaré à la Knesset en octobre que les négociateurs israéliens « devront convaincre les palestiniens d’ajuster leurs exigences aux circonstances qui nous entourent. »
Israël doit maintenir une présence sécuritaire dans la vallée du Jourdain, « précisément comme insistait Yitzhak Rabin, » a déclaré Netanyahou a la Knesset lors d’une session spéciale marquant le 18e anniversaire de l’assassinat de l’ancien premier ministre. « Ce qui était essentiel alors est encore plus crucial aujourd’hui, compte tenu de la montée de l’extrémisme islamique et la prise de contrôle par l’Iran des territoires auxquels nous avons renoncé au sud Liban et à Gaza. »
Les négociateurs israéliens ont offert en octobre de transférer la souveraineté de la vallée du Jourdain à l’autorité palestinienne, qui, à son tour, la louerait à Israël. Les représentants palestiniens ont immédiatement rejeté l’idée.
Quelques heures avant l’arrivée de Kerry mercredi, l’ancien négociateur palestinien Mohammed Ishtayeh a déclaré que des grandes lacunes font qu’un accord de paix entre Israël et les palestiniens est impossible. Ishtayeh, un proche collaborateur de Mahmoud Abbas, le président autoproclamé de l’autorité palestinienne, qui a quitté l’équipe de négociation de l’AP il y a un mois sur la question de la construction dans les implantations israéliennes, a déclaré qu’il croyait que la médiation américaine était « déséquilibrée » en faveur d’Israël.
Tout en notant qu’il exprimait ses vues personnelles, Ishtayeh a exhorté les autres puissances mondiales à rejoindre les pourparlers alors que Kerry revient dans la région pour tenter de sauver les « négociations » en difficulté.
Sous une lourde pression américaine, les pourparlers de paix, ou ce qui y ressemble le plus, entre Israël et l’autorité palestinienne ont repris en juillet, après un hiatus de trois ans. Bien qu’ils aient continué hors de l’attention des medias, plusieurs rapports montrent que les deux parties sont actuellement dans une impasse.
Source JerusalemPlus