La concentration géographique s’accentue en Israël : le “Grand Tel Aviv” contribue pour la moitié du PIB israélien, loin devant le “Grand Paris”. Le déséquilibre entre le centre d’Israël et sa périphérie n’est pas seulement un slogan ; c’est aussi une réalité économique qu’un rapport de recherche vient de confirmer. Plus de la moitié de la production nationale israélienne (PIB) est produite par la métropole de Tel Aviv ; de plus, la concentration d’entreprises et d’emplois, sur une superficie où seuls les Israéliens les plus aisés peuvent habiter, affaiblit la périphérie et accentue les disparités géographiques.
FORTE PRODUCTIVITÉ
Ce qu’il est convenu d’appeler le « Goush Dan », c’est-à-dire la « métropole de Tel Aviv », s’étend sur 1.500 kilomètres carrés : cette étroite bande va de Netanya au nord, à Ashdod au sud. Sur ce petit territoire, habitent 44% de la population israélienne, soit 3,5 millions de personnes.
C’est l’institut américain de recherche, la Brookings Institution, qui a calculé qu’en 2012, l’agglomération de Tel Aviv avait produit 54% du PIB israélien. L’explication se trouve dans le lien direct entre la concentration géographique et la productivité du travail : l’activité économique se concentre géographiquement car la population active veut habiter à proximité de son lieu de travail et les entreprises veulent se rapprocher des marchés où la demande pour leurs produits est forte.
DEUXIÈME VILLE AU MONDE
La concentration dans le Grand Tel Aviv est-elle plus importante que dans les grandes agglomérations urbaines des autres pays du monde ? Oui, selon les chiffres de l’OCDE pour 2010: Tel Aviv vient en seconde position au classement mondial, juste après la ville de Tallin en Estonie qui produit 64% du PIB estonien :
1. Tallin (Estonie) : 60% du PIB
2. Tel Aviv (Israël) : 54% du PIB
3. Dublin (Irlande) : 48% du PIB
4. Budapest (Hongrie) : 48% du PIB
5. Santiago (Chili) : 47% du PIB
6. Athènes (Grèce) : 47% du PIB
7. Seoul (Corée) : 45% du PIB
8. Copenhague (Danemark) : 43% du PIB
9. Ljubljana (Slovénie) : 38% du PIB
10. Helsinki (Finlande) : 37% du PIB
Dans le groupe des dix agglomérations suivantes, viennent des villes comme Lisbonne, Tokyo et Bruxelles. La métropole urbaine de Paris arrive en 16e position de ce classement international, en contribuant pour 31% au PIB français.
« L’ÉTAT DE TEL AVIV »
A Tel Aviv, comme dans les autres grandes agglomérations, la concentration géographique des entreprises et de la main d’œuvre spécialisée a deux conséquences néfastes sur la société : les difficultés de la circulation pour les véhicules et la rareté du logement qui fait monter les prix de l’immobilier.
Selon certains experts israéliens, l’enjeu aujourd’hui n’est plus de disperser la population sur tout le territoire national ; l’enjeu est plutôt de créer des emplois dans les régions éloignées. L’extension du chemin de fer vers le sud et le nord du pays devrait contribuer au rapprochement de la périphérie des pôles économiques. Mais les évolutions sont lentes : « l’Etat de Tel Aviv » n’est pas prêt de perdre son record mondial.
Source Israel Valley