Adelaïde Hautval, fille de pasteur originaire du Hohwald, s'est opposée au docteur Josef Mengele, connu comme "l'ange de la mort". Elle a refusé de pratiquer des expérimentations sur des femmes juives, notamment des stérilisations forcées.
Pour cela, elle a été la deuxième femme française, la première alsacienne, à être honorée de la plus grande distinction accordée par l'état d'Israël, en mai 1965 : être nommée Juste parmi les Nations.
Adelaïde, surnommée Haïdi par ses proches, naît le 1er janvier 1906 au Hohwald, dans le presbytère attenant à l'église protestante. Son père, le pasteur Philippe Haas, est une personne ouverte d'esprit.
Il s'entend bien avec le curé, le rabbin, les ménonnites présents dans la commune...
Et fait même l'objet d'un procès de la part du Conseil ecclésiastique, parce qu'il s'entend avec les communautés que d'autres considèrent comme des sectes. En 1911, il refuse une mutaiton en Allemagne et prend une retraite anticipée à Guebwiller.
A la fin de la Première Guerre mondiale, lorsque l'Alsace-Lorraine redevient française, il sollicite le changement du nom de Haas en Hautval, en référence au Hohwald, et par fidélité envers la France.
L'engagement de son père marquera beaucoup Adelaïde et ses frères et soeurs.
Une vocation au service des autres
Adelaïde suit des études de médecine à Strasbourg. En 1933, elle crée un institut médical au Hohwald avec son frère Emmanuel, pour accueillir des enfants atteints de troubles psychiatriques.
Le bâtiment "Les Hirondelles" remplira cette fonction durant quelques années. Le portrait d'une femme volontaire, courageuse, au service des autres, se dessine.
En 1942, un fait divers aura un impact déterminant. Adelaïde, partie rejoindre sa soeur Dorette à Belfort, en zone interdite, perd sa valise. En zone occupée, elle est arrêtée et interrogée par la gendarmerie allemande. En prison, elle rencontre une feme juive portant l'étoile jaune et s'indigne.
Par solidarité, elle se confectionne une étoile en papier, au nez de la Gestapo. Elle sera déportée.
Mais dans les camps de concentration, Adelaïde opposera toujours des refus catégoriques aux médecins SS.
Le terrible vécu des camps
Après la Seconde Guerre mondiale, Adelaïde Hautval devient médecin scolaire, à Besançon et en Seine-et-Oise.
Elle ne reprendra pas ses activités de psychiatre. Elle rédige ses mémoires, mais celles-ci ne seront publiées qu'après sa mort. Elle témoigne : "Je suis convaincue que tous les événements terribles dans le monde débutent par de simples actes de lâcheté.
A Auschwitz en particulier, nous, médecins priosonniers, avions à affronter la terrible question des sélections : les SS nous demandaient de décider quels déportés étaient trop malades ou trop faibles pour arriver à travailler correctement et si nous sélectionnions ces personnes, nous savions parfaitement qu'elles seraient immédiatement expédiées dans les chambres à gaz.
J'ai refusé d'écrire "incapable de travailler" sur aucun rapport médical." (Entretien d'Adelaïde Hautval avec le journaliste Hallam Tennyson, paru dans Intellectual Digest en 1972)
Toute sa vie, Adelaïde Hautval restera peu portée sur sa propre personne. Elle considérait ne rien avoir fait d'extraordinaire. Atteinte de troubles neurologiques irréversibles, elle préfèrera se donner la mort le 12 octobre 1988.
Une exposition itinérante, montée par les conseils départementaux du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, lui est consacrée. Itinérante, elle a vocation à tourner dans les collèges de la région.
Exposition « Rester humain », jusqu’au 13 février au Conseil départemental 67
https://www.uepal.fr/exposition-adelaide-hautval/
Source France TV Info & Koide9enisrael
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