mardi 2 octobre 2018

Cancer du sein : Début d'une vaste étude en Europe et en Israël

 
Coordonnée par une oncologue française, une grande étude vise à affiner l'évaluation des risques de chaque femme de développer un cancer du sein. On parle de "dépistage personnalisé".......Détails.......


Destinée à améliorer l'évaluation des risques de chaque femme de développer un cancer du sein, "MyPeBS" ("personalising breast screening") est la première étude de cette ampleur à tester le dépistage personnalisé. "L’idée est d’améliorer, à l’échelle individuelle, le rapport bénéfice-risque du dépistage du cancer du sein", nous explique Suzette Delaloge, coordinatrice de MyPeBS et oncologue à Gustave Roussy.
"Actuellement, le dépistage personnalisé n’existe pas, sauf dans quelques rares situations de femmes qui ont un très haut risque génétique de cancer. Ce type de dépistage vise à estimer le risque de chaque personne de développer un cancer dans les années à venir.
Si le risque est élevé, la patiente devra faire plus d’examens, plus rapprochés dans le temps. A l’inverse, si le risque est faible, on pourra faire moins de dépistage", développe la scientifique.

20.000 volontaires vont être mobilisées en France

Pendant 6 ans, 20 000 volontaires vont être mobilisées en France, 30 000 en Italie, 15 000 en Israël, 10 000 en Belgique et 10 000 au Royaume-Uni. "MyPeBS" va répartir au hasard les femmes recrutées en deux groupes.
Le premier suivra un dépistage habituel. Le second sera dépisté en fonction de trois niveaux de risque : "très faible" (moins de 1% de risque de développer un cancer du sein dans les 5 ans), "moyen" (3%) et "élevé" (6%).
Le risque de développer un cancer du sein est calculé en fonction de l'âge des patientes, des antécédents familiaux, de la densité du sein et d'un test salivaire. "On cherche 300 variations de l'ADN, dont on a démontré de façon formelle ces dernières années qu'elles étaient associées au risque de développer un cancer du sein", précise Suzette Delaloge.

Le problème du surdiagnostic

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquemment observé chez les femmes en France, comme dans l'Union européenne et aux États-Unis. Le nombre de cas recensés chaque année a tendance à diminuer depuis 2005, même si cette maladie reste la première cause de décès par cancer chez les femmes. Dépistée à un stade précoce, la survie à 5 ans est de 99%.
Pourtant et selon une toute récente étude, ces progrès sont autant visibles chez celles qui ne se soumettent pas au dépistage que chez celles qui le font.
"La sensibilité n'est pas parfaite, il y a quand même pas mal de cancers d'intervalle (entre deux mammographies), il y a des faux positifs (des femmes qui ont une image suspecte qui va s'avérer bénigne, pour lesquelles il faudra faire une biopsie), il y a aussi le problème du surdiagnostic...
Tout ça forme un faisceau de critiques qui milite en faveur d'une amélioration du dépistage", nous confirme Suzette Delaloge.

Un gros enjeu de communication

L'étude, qui fédère également 26 partenaires européens et américains, commencera le 1er décembre. Une autre recherche semblable est menée en parallèle aux Etats-Unis.
"Pour qu’on puisse mettre en place le dépistage personnalisé, il faut d’abord qu’on soit sur que cela fonctionne mieux que le dépistage collectif. Il y a un gros enjeu de communication. La patiente ne doit pas être trop stressée par l’évaluation du risque, ou au contraire se désintéresser de sa santé", avertit Suzette Delaloge.
En France et selon les chiffres de la Haute Autorité de Santé, le coût total du dépistage du cancer du sein s’élève à 250 millions d’euros par an – un budget colossal.

Le dépistage organisé du cancer du sein concerne toutes les femmes entre 50 et 74 ans, sans symptômes et n'ayant pas de facteurs de risque particuliers de cancer du sein autre que leur âge.
La mammographie en tant qu'examen radiologique est remboursée à hauteur de 70% sur la base du tarif conventionnel défini par l'Assurance Maladie.
Les femmes ayant un risque élevé ou très élevé de cancer du sein peuvent bénéficier d'un suivi spécifique adapté à leur situation individuelle, 100% prise en charge.

Source Pourquoi Docteur ?
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