dimanche 23 novembre 2014

Le diable est dans les détails de la Ville sainte : suivez le magicien !


Magie : Art d’invoquer des pouvoirs surnaturels pour changer le cours de la nature. Peut-être ne croyez-vous pas en la puissance destructrice des effrayants petits démons, et n’avez-vous pas la moindre crainte des esprits. Mais je parie que vous avez déjà touché du bois ou murmuré « tfut tfut », ou un autre équivalent local, pour conjurer le mauvais œil...


Les gens essayent de se protéger des forces du mal depuis des millénaires. Nous avons appris tout cela pendant une visite à Jérusalem dont le titre intrigant – amulettes, potions et mauvais œil – était plus qu’éloquent.
Notre guide, Esther Saad, a suggéré que nous apprenions quelque chose sur les démons avant de commencer notre aventure. Êtres misérables et vengeurs, les démons étaient en processus de création juste à l’entrée du Shabbat. Le travail, bien sûr, s’est brutalement arrêté, et par conséquent, seules leurs moitiés supérieures ont pu être achevées. Les démons sont moitié humains, moitié coqs.
Outre les démons, des esprits flottant autour de nous peuvent aussi nous faire du mal. Ils appartiennent à des gens décédés, mais dont les âmes ne sont pas encore passées dans l’autre monde – soit parce qu’elles n’ont pas terminé la tâche qu’elles devaient effectuer, soit parce qu’elles ont reçu une occasion supplémentaire de se venger.
Notre premier point d’intérêt de cette étrange visite est la grande horreur visuelle qui se dresse depuis des décennies. Appelé Binyan Clal, et situé le long de la rue Jaffa, le bâtiment est orné d’écrans étranges sur les murs extérieurs pour protéger les passants de pierres tombaient par magie de l’immeuble (ou peut-être pour empêcher les gens de sauter après une visite aux bureaux de l’administration fiscale situés à l’intérieur). Et pourquoi le Binyan Clal est-il si maudit ? Parce que les ossement d’un mafieux de Jérusalem se trouvent sous ses fondations.
En suivant la rue Jaffa vers le marché Mahane Yehuda, nous nous sommes arrêtés devant la Maison du marié mort. Aujourd’hui, le magnifique édifice abrite le Bureau médical du district de Jérusalem, mais il y a de nombreuses années, il appartenait à une famille arabe chrétienne. Le jour de son mariage, le marié est soudainement tombé raide mort. Ses parents, qui se félicitaient de l’union, l’ont relevé et soutenu et le mariage a eu lieu comme prévu. Par la suite, cependant, la maison était considérée comme hantée et est restée inhabitée pendant des décennies.
Cela peut être la raison pour laquelle la grande et élégante école religieuse juive Etz Haim juif fut construite de l’autre côté de la rue, les rabbins redoutant que le terrain sur lequel elle se tenait puisse être maudit. La rumeur veut que, avant l’ouverture officielle, comme mesure de protection, les élèves ont dû réciter les Psaumes 24 heures par jour pendant trois jours.
La yeshiva Hashalom à proximité, est dirigée par le Rav David Bazri, un mekubal (spécialiste en mystique juive), et nom populaire auprès des heureux couples qui se sont rencontrés au grand service de prière qu’il mène deux fois par an. Des centaines de célibataires y assistent à chaque fois, espérant qu’ils y trouveront leur âme sœur.
Si je comprends bien, l’idée est d’atteindre le Tout-Puissant par des prières. Nous avons entendu dire que les gens consultent aussi le Rav Bazri pour se libérer d’un dybbuk – une âme coincée entre deux mondes, qui s’est emparée de leur corps.
Un des petits quartiers de Jérusalem aux multiples cours, Herodna Houses, est décoré de barres lumineuses et de portes fenêtres bleues et ​​ses murs sont peints de restes de peinture bleue. Il existe une excellente explication à tant de bleu. Il semble que Satan cherche constamment à atteindre la terre, et quand il arrive là et voit tout ce bleu, il pense qu’il fait un mauvais virage et a gagné le ciel. Alors, il fait immédiatement demi-tour.
Les résidents ont également un autre excellent système pour écarter le mauvais œil : ils pendent des gousses d’ail à l’extérieur des fenêtres.
Sur un mur situé plus bas dans la rue, un panneau propose des pigeons à la vente. Saviez-vous que si vous avez une hépatite, placer un pigeon sur votre nombril vous guérira ?

La bête meurt au cours du processus, mais ne semble pas souffrir. Si vous êtes intéressé, il y a un numéro à appeler et, quand si le faites, dites à la personne à l’autre bout de la ligne la couleur de pigeon dont vous avez besoin (vous avez le choix entre quatre couleurs).
Nous nous sommes laissés guidés vers l’intérieur de Mahane Yehuda, dans le secteur du marché irakien. Ici, les vieux qui autrefois vendaient leurs produits boivent de l’arak, jouent au backgammon et jasent toute la journée. Une queue se forme devant le stand très populaire de vente de potions magiques – pardon, de boissons – qui prétendent guérir à peu près tout.

Quelques cyclistes ne sont pas satisfaits des boissons, et le propriétaire les fusille de son regard brumeux.
Mis à part une pléthore de portes, fenêtres et portails bleus, toutes sortes d’amulettes porte-bonheur peuplent le quartier du marché de Zichron Tuvia datant du 19e siècle. Elles vont des fers à cheval aux hamsot (mains) décoratives vues partout en Israël.
Les hamsot sont des amulettes en forme de main, dont les pouvoirs surnaturels offriraient une protection contre les démons, le mauvais œil et une variété de catastrophes. Originaire de terres arabes, la hamsa symbolise la main de Fatima, la fille de Mahomet, et représente les cinq commandements de l’Islam. Les Juifs ont adopté la hamsa il y a des siècles, et elle figure parfois sur des articles rituels juifs, comme des rideaux de l’arche de la Torah ou des Hanoukkiot, à travers tout le Moyen-Orient.
Vous pouvez ne pas avoir besoin d’une hamsa si tout ce que vous voulez faire est effrayer un démon, car ils ont tout simplement peur des bruits forts. Certains pensent que cela peut être l’une des raisons pour lesquelles on écrase un verre lors des mariages – le bruit éloigne les démons. Si jamais vous rencontrez un en personne, vous devez tout simplement pousser un cocorico assourdissant.
Assis à l’ombre d’un parc dans le quartier Ohel Moshe adjacent, notre guide nous parle d’un démon particulièrement envahissant et destructeur. Son nom est Lilith et, selon la tradition ancienne, elle fut la première femme d’Adam.
La première Madame Adam était une féministe de forte personnalité qui avait des idées très arrêtées sur son statut dans le couple. Après plusieurs disputes violentes avec son mari mâle chauvin, Lilith s’est enfuie de la maison. Les anges ont été incapables de la ramener à Eden, et puisqu’elle savait qu’elle ne connaîtrait jamais les délices de la maternité, elle ne voulait pas que les autres femmes profitent de leurs bébés.
Malheureusement, aujourd’hui combinaison de démon, déesse et esprit en colère, Lilith fait de son mieux pour prendre sa vengeance depuis. En voyage dans le monde entier à la recherche de nouveau-nés adorables, elle les arrache à leurs parents, puis les étrangle.

Voilà pourquoi depuis des milliers d’années, les femmes qui accouchent essayent toutes sortes de charmes et de sorts pour l’éloigner. Après la naissance du bébé, par exemple, elles accrochent des amulettes sur le berceau en signe de protection, représentant souvent Madame Adam première du nom enchaînée ou menottée.
Même aujourd’hui, les gens prétendent encore que le bébé est très laid, pour ne pas attirer l’attention de Lilith. Un membre de notre groupe a confirmé que cette ruse est encore utilisée, racontant que, après la naissance de son deuxième enfant, sa belle-mère a à peine regardé le bébé avant de déclarer qu’il était encore plus laid que le premier.

Source Times Of Israel