lundi 15 septembre 2014

Kémi Séba, un proche de Dieudonné arrêté et incarcéré à Paris


Le militant controversé de la cause noire Kémi Séba, proche de Dieudonné et connu, comme lui, pour des propos antisémites qui lui ont valu des poursuites, a été interpellé à son retour en France et incarcéré dimanche pour purger une ancienne condamnation. L'ex-leader de la Tribu Ka, groupuscule dissous en 2006 pour antisémitisme et incitation à la haine raciale, a été interpellé samedi à Paris, dans le XIe arrondissement, tout près du théâtre de la Main d'Or où il venait de donner une conférence, a appris l'AFP de source policière...



Ce théâtre est exploité par le polémiste Dieudonné, "un frère et un ami" aux yeux de Kémi Séba, de son vrai nom Stellio Capochichi.
Parti s'installer au Sénégal depuis ses déboires en France, le militant promettait sur internet une tournée pour présenter son dernier livre, avec un passage à Paris samedi puis des dates dans d'autres villes de France. Mais c'est une ancienne condamnation qui l'a rattrapé. Le 29 octobre 2009, devant la cour d'appel de Paris il avait écopé de deux mois de prison avec sursis, avec mise à l'épreuve, pour violences en réunion. Ce sursis avait été révoqué par un juge de l'application des peines (JAP) de Versailles le 10 octobre 2011, car Kémi Séba n'avait pas respecté les obligations de sa mise à l'épreuve, a expliqué à l'AFP une source judiciaire.
Après son interpellation, le militant a été placé en rétention judiciaire, avant de passer dimanche devant un magistrat du parquet de Paris, qui a mis sa peine à exécution et a donc décidé de l'incarcérer.

Haine raciale

En France, Kémi Séba est un familier des prétoires. Il avait été condamné, en appel à Paris en avril 2009, à 8 mois avec sursis pour provocation à la haine raciale. En cause, des écrits où il affirmait que les institutions internationales comme la Banque Mondiale, le FMI ou l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) étaient "tenues par les sionistes qui imposent à l'Afrique et à sa diaspora des conditions de vie tellement excrémentielles que le camp de concentration d'Auschwitz peut paraître comme un paradis sur terre".
Mais c'est par son groupuscule, la Tribu Ka, montrée du doigt à l'époque par l'ancien ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, qu'il avait connu la notoriété en France.
La Tribu Ka avait été dissoute en juillet 2006 par le gouvernement après des incidents à caractère antisémite qui avaient éclaté deux mois plus tôt à Paris lors d'une manifestation au coeur du quartier juif du Marais.
Contactée par l'AFP, l'avocate de Kémi Séba, Me Isabelle Coutant-Peyre, s'est insurgée contre son incarcération en allant sur le terrain politique. Pour elle, "la ministre de la Justice, Christiane Taubira, poursuit le plan organisé par l'ancien ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, avec l'objectif de priver Kémi Séba de son droit à défendre les Noirs de l'oppression".
Trois ans après la fin de la Tribu Ka, un autre groupuscule, "Génération Kémi Séba", avait été dissous par le gouvernement. Mais selon Me Coutant-Peyre, une information judiciaire pour reconstitution de ligue dissoute ouverte à la suite de la création d'un autre groupuscule, le Mouvement des damnés de l'impérialisme, s'est soldée par un non-lieu.
 

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