Les pourparlers indirects du Caire entre les délégations israélienne et palestinienne sous médiation égyptienne pour la pérennisation du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas de Gaza devraient reprendre mardi. Les Egyptiens avaient lancé des invitations pour mercredi, mais Israël a demandé d'avancer les négociations d'un jour, car le Nouvel an juif (Rosh Hashana) débute mercredi soir, rapportent les médias israéliens...
Ces négociations doivent porter la construction d'un port maritime à Gaza, la réouverture de l'aéroport et l'échange de détenus palestiniens en contrepartie des restes de soldats israéliens tombés lors des combats pendant l'opération "Bordure protectrice" durant l'été.
Les négociations devraient être très laborieuses d'autant que le directeur du Bureau politique du Hamas Khaled Mechaal a affirmé la semaine dernière que les Israéliens ne comprennent que le langage de la force. Mechaal et les Israéliens sont d'accord sur un seul point: pas de négociations directes entre les deux parties.
"Nous nous attendons à des négociations très difficiles au Caire", a confié une source diplomatique israélienne au site Walla. "Israël ne renoncera pas à ses revendications sécuritaires. Aucune date n'a été fixée pour la poursuite des négociations au-delà de cette semaine", a ajouté la source.
Les négociations doivent pérenniser le cessez-le-feu dans la bande de Gaza, à la suite de 50 jours de guerre entre les terroristes du Hamas et l'armée israélienne (8 juillet-26 août).
A ce sujet, a expliqué Sakher Bseiso, un membre du comité central du Fatah et de la délégation invitée au Caire "les négociations avec Israël doivent être menées sur la base d'une stratégie palestinienne unifiée".
Le Caire tente de sauver la réconciliation entre le Fatah et le Hamas
Mais c'est précisément le problème de l'unité palestinienne, une difficulté de taille, qui renforce le pessimisme des observateurs, à savoir la détérioration des relations entre l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas et le Hamas islamique.
C'est la raison pour laquelle l'Egypte a invité samedi le Fatah du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le Hamas à reprendre cette semaine le dialogue au Caire pour sauver leur accord de réconciliation, a indiqué à l'AFP Sakher Bseiso.
Cet accord conclu en avril a donné naissance début juin à un gouvernement d'union formé d'indépendants et censé mettre fin à la division entre Mahmoud Abbas et le Hamas qui contrôle la Bande de Gaza.
Mais depuis, l'Autorité palestinienne accuse régulièrement le Hamas d'empêcher ce gouvernement de travailler à Gaza, tandis que le mouvement terroriste islamiste reproche à l'Autorité de ne pas payer les salaires de ses quelque 45.000 fonctionnaires à Gaza.
"L'Egypte nous a officiellement invités à reprendre le dialogue entre les deux mouvement cette semaine au Caire", a indiqué samedi à l'AFP Sakher Bseiso.
Il a ajouté que les délégations du Fatah et de Hamas -qui doivent chacune comprendre cinq dirigeants- rejoindraient le Caire dans la semaine. Les délégués évoqueront la question de la remise du pouvoir à Gaza au gouvernement d'union et de la gestion sécuritaire de l'enclave, a précisé M. Bseiso.
Début septembre, M. Abbas a menacé de mettre fin au partenariat avec le Hamas accusé de maintenir un "gouvernement parallèle".
Les discussions inter-palestiniennes devront déterminer selon les observateurs le sort des négociations indirectes avec Israël.
Mahmoud Abbas menace d'attaquer Israël pour "crimes de guerre".
Un autre rendez-vous international sera très suivi cette semaine tant en Israël que par les Palestiniens. Mercredi s'ouvre en effet à New York l'Assemblée générale de l'ONU, où le président de l'Autorité palestinienne et chef du Fatah Mahmoud Abbas entend faire adopter une résolution demandant la fin, d'ici trois ans, de "l'occupation israélienne".
Si son exigence, soutenue par la Ligue arabe, n'était pas entendue -et un veto américain pourrait rapidement la tuer- le leader palestinien menace d'adhérer à la Cour pénale internationale, ce qui permettrait à l'Autorité palestinienne de poursuivre des responsables israéliens pour "crimes de guerre" à Gaza.
Avant de se rendre à New York, Abbas a rencontré à Paris le président François Hollande qui a indiqué qu'une résolution sur "la solution du conflit" israélo-palestinien serait présentée au Conseil de Sécurité.
Près de 500 personnes ont manifesté samedi soir dans le ville de Sdérot (sud d'Israël), située à quelques centaines de mètres de la Bande de Gaza, appelant à une solution politique plutôt que militaire du conflit afin d'empêcher une prochain un nouveau prochain conflit avec tirs de roquettes et tunnels offensifs.
"Je dis: cela suffit", a déclaré un des orateurs. "J'habite à Ofakim (25 km de la Bande de Gaza, ndlr) qui n'est pas une ville frontalière avec Gaza, mais pour nous routine signifie incertitude quant à l'avenir. Nous savons que cela se répéter. Les salves de roquettes sont monnaie courante et la guerre est une routine d'urgence", a-t-t il ajouté.
Les organisateurs avaient demandé que le rassemblement ne soit pas récupéré par les partis politiques. Des banderoles brandies par le parti de gauche Meretz ont été retirés.
"Il y a ici des manifestants de gauche comme de droite, religieux comme laïques. Nous sommes tous victimes de cette absence de calme", a confié au journal Haaretz une habitante de Sderot.
Source I24News