L’Afrique est actuellement confrontée à la pire épidémie de fièvre Ebola de son histoire, avec plus de 1 600 cas officiellement déclarés, 880 morts, et un taux de mortalité effrayant allant jusqu’à 90 pour cent. Et pour cause, le vaccin et le traitement n’ont toujours pas été trouvés. De plus, seule une poignée de chercheurs dans le monde entier travaillent actuellement sur ce remède. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a recueilli 100 millions de dollars pour un plan d’intervention d’urgence...
Qu’est ce qui a été fait concrètement ? Le Dr Leslie Lobel, un chercheur israélien de l’Université Ben-Gourion et expert dans le monde au sujet du virus Ebola, est en avance sur beaucoup de ses collègues internationaux quand à la découverte d’un vaccin qui rendrait l’homme immunisé au virus.
Selon le Dr Lobel, le présent manque d’intérêt pour le virus Ebola dans les milieux médicaux est du à deux facteurs principaux: les grandes sociétés pharmaceutiques ne trouvant pas de traitements à long terme , et le fait que les infections virales sont éclipsées par des maladies plus répandues comme le cancer et diabète. Comme le Dr Lobel le dit sur NoCamels, « aucune thérapie n’a été développée depuis de nombreuses années. Tout à coup, du fait qu’il y a une épidémie les gens ont peur ». Malgré le fait que les États-Unis aient classé le virus Ebola dans la «catégorie A», les grandes entreprises pharmaceutiques ne jugent pas le futur médicament contre le virus du Ebola «rentable», explique Lobel . Selon leurs évaluations, la maladie affecte un groupe spécifique de personnes dans les pays pauvres principalement en raison d’un manque de soins médicaux. Par conséquent, ces entreprises ne voient pas les rendements qu’elles pourraient obtenir par une traitement d’Ebola.
Dans la course pour un vaccin contre le virus Ebola et la thérapie, la concurrence est rude. Actuellement, les médecins utilisent une thérapie dite la « méthode cocktail d’anticorps », testée sur des singes et utilisée pour traiter les deux travailleurs humanitaires américains infectés par le virus. Cependant, le succès de cette méthode n’a pas encore été prouvé, mais elle offre la meilleure approche «locale» de traiter le virus, selon le Dr Lobel.
Le Dr Lobel espère que son vaccin sera éventuellement utilisé, pour les pays d’Afrique de l’Ouest qui font face à l’épidémie. Pour créer le vaccin, le Docteur et son équipe de recherche mènent leurs études sur des patients qui ont survécu au Ebola et donc qui ont réussi à auto-produire des anticorps et à vaincre le virus. En rendant visite à ces survivants, qui, malheureusement, sont considérés comme des parias dans la société africaine en raison de leur infection, Lobel ne cherche pas seulement à isoler les anticorps de leur sang pour le développement de son vaccin, mais de s’assurer qu’ils conservent un sentiment d’intégration sociale lors de ses visites régulières.
Dr Lobel estime que sa méthode sera des plus efficaces pour immuniser contre la maladie, mais il faudra près de cinq ans pour que le vaccin soit prêt, la méthode de traitement est encore en cours de tests sur les animaux. Les médias ont tendance à exagérer le fait qu’il s’agisse de la plus importante épidémie jamais enregistrée d’Ebola depuis sa découverte en République démocratique du Congo en 1976. Le Dr Lobel insiste sur l’importance de la vitesse dont se répand le virus en Afrique de l’Ouest, en Sierra Leone, en Guinée, au Liberia et au Nigeria . Ces pays n’ont pas de méthodes efficaces pour la mise en quarantaine de la maladie , de plus en plus de personnes sont infectées et propagent le virus. Selon les Drs Lobel et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il est peu probable que cette même épidémie d’Ebola conduise à une pandémie mondiale «Même si les personnes infectées voyagent vers les pays développés, ils seronnt mis en quarantaine assez vite et les précautions seront prises pour que la maladie ne se répandent pas » rassure le Dr Lobel, qui était en Afrique de l’Est où la percée a éclaté.
Dr Lobel est maître de conférences et directeur du département de virologie à l’Université Ben-Gourion du Néguev, et son laboratoire est situé au Centre pour les maladies émergentes, les maladies tropicales, et le sida. En plus d’étudier le virus Ebola, le Dr Lobel et ses collègues chercheurs se concentrent aussi sur Marburg, un autre virus mortel de la fièvre hémorragique.
Source JerusalemPlus