Diplomatiques, économiques et culturelles, les relations entre la Catalogne et Israël ne sont pas nouvelles, mais elles se renforcent. A Barcelone, l'amitié catalano-israélienne aborde les identités et les affaires, jusqu'aux valeurs unissant le projet d'indépendance catalane à la fondation de l'Etat d'Israël en 1948. Le XXIe siècle rapproche la Catalogne et Israël, dans une relation amorcée en 1987 par l'ancien président catalan, Jordi Pujol. En visite officielle à Jésuralem, le père de la Catalogne moderne, reçu par le premier ministre Isaac Shamir, le chef de l'Etat Chaïm Herzog et le ministre des Affaires étrangères Shimon Peres, avait alors manifesté sa "compréhension" envers les "problèmes" de l'Etat d'Israël et sa "grande sympathie pour le sionisme".
La relance de cette relation, en septembre 2011, à Tel Aviv, a occasionné une réunion de travail entre la vice-présidente du gouvernement catalan, Joana Ortega, et le président de l'Agence Nationale de Recherche et Développement du gouvernement d'Israël, Michel Hivert, sur fond de coopérations en hautes technologies, notamment biomédicales, et en gestion de l'eau. Dans ce même cadre euro-méditerranéen, le président catalan Artur Mas entame le 9 novembre 2013 un séjour de quatre jours en Israël pour internationaliser le projet de création d'un Etat catalan. Cette visite, dont le volet économique vise les Technologies de l'Information et de la Communication (TIC), associe le maire de Barcelone, Xavier Trias, et un groupe de décideurs économiques sud-catalans. Elle comporte un entretien avec le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
En parallèle, les structures conjointes catalano-israéliennes, davantage affairées à agir qu'à fréquenter les médias, se multiplient ces dernières années à Barcelone. Une Chambre de Commerce Catalogne-Israël, dont la langue de travail exclusive est l'anglais, fonctionne depuis avril 2012 sur des statuts défendant "de nombreuses similitudes, démographiques, géo-économiques". Ses dirigeants signalent que "de nombreux grands penseurs de l'histoire juive sont nés en Catalogne" et ont tiré leur existence d'une "capacité de travail et d'innovation qui a toujours caractérisé la Catalogne". Plus politique, le groupe Israël en Catalogne est adhérent du "Pacte national du droit à décider", lancé par le gouvernement catalan en juin 2013 pour organiser en 2014 un référendum sur l'indépendance catalane. Par ailleurs, une Association Catalane des amis d'Israël (ACAI) organise à partir du 5 novembre à Barcelone la deuxième édition d'un Séminaire International sur l'Antisémitisme. Le thème principal de ce forum, en présence de spécialistes internationaux, est l'éradication de la judéophobie et l'identification des nouveaux préjugés antisémites. Une exposition intitulée "Identité secrète" fait partie d'un programme qui accueille implicitement le désir catalan d'indépendance, en référence à la réussite israélienne. L'ACAI, fondée en 2009, estime que "l'obtention" d'un Etat peut "servir de guide pour d'autres peuples" dont l'identité est "compromise".
Source La Clau