Netanyahou craignait un "mauvais accord" avec l’Iran. Malgré ses mises en garde, les délégués des grandes puissances ont finalement conclu à Genève un premier accord avec leurs interlocuteurs iraniens. Pour le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, le sourire des négociateurs iraniens en dit long sur le succès qu’ils ont remporté.
A l’issue de quatre jours de discussions, un accord qualifié d’historique par les médias a été conclu entre les parties en présence. Les Iraniens ont obtenu, comme ils le réclamaient, la poursuite de leur « programme nucléaire civil ». A présent, l’objectif final de ces discussions serait, selon Catherine Ashton (UE), la signature d’un accord global.
Selon les clauses de ce premier accord, communiquées par la presse, l’Iran devrait arrêter d’enrichir de l’uranium au-delà de 5 % et son uranium déjà enrichi devrait être neutralisé. En outre, il serait stipulé que l’Iran ne construira pas de nouvelles centrales nucléaires.
En échange, les sanctions imposées jusqu’à présent au régime des Ayatollahs vont être sérieusement allégées, permettant notamment à l’Iran de recueillir près de 7 milliards de dollars de liquidités. Une commission devrait être mise en place « pour vérifier que l’accord est respecté des deux côtés ».
Si les négociateurs affichent leurs soulagements, Israël reste très inquiet des résultats de ces pourparlers. Le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman (Likoud Beteinou) a estimé que ce premier accord « permettrait à l’Iran de poursuivre l’enrichissement de son uranium ». Il a ajouté qu’Israël devait désormais « faire une réévaluation de la situation ».
Autre sujet d’inquiétude en Israël : la centrale d’Arak ne sera pas démantelée. Et d’estimer que les fortes pressions économiques exercées sur l’Iran auraient dû aboutir à un meilleur accord.
Le ministre des Renseignements Youval Steinitz (Likoud) a déclaré qu’Israël ne pouvait pas partager l’enthousiasme exprimé par les instances internationales qui selon lui « se sont fait duper par l’Iran et se mentaient à elles- mêmes ».
Et de souligner que « les modifications introduites à la dernière minute n’étaient pas satisfaisantes » et que l’accord restait très mauvais, à tel point qu’il ne ferait que rendre plus difficiles encore les efforts futurs en vue d’un règlement du problème. Et de conclure : « Tout comme l’accord bancal avec la Corée du Nord, cet accord risque justement de rapprocher l’Iran de la bombe atomique ».
Steinitz a toutefois tenu à souligner que malgré la déception d’Israël, ses dirigeants continueraient à coopérer avec les USA et ses alliés pour trouver une solution, tout en restant campés sur leurs positions fermes.
Source Chiourim