A Tel Aviv, la Bourse « déménage », au sens propre comme au figuré : elle change d’adresse et elle bat de nouveaux records historiques. L’accord de Genève sur le nucléaire iranien aura servi de prétexte à de nouvelles hausses sur les marchés financiers. Comme à Wall Street, la Bourse de Tel Aviv s’envole : elle vient même de battre son précédent record historique, enregistré en 2011. Désormais, les trois indices phares de Tel Aviv (TA-25, TA-100 et Maof) connaissent des hausses exceptionnelles. C’est ainsi, par exemple, que l’indice TA-25 a progressé de 15% qu’au cours des deux derniers mois ; sur la même période, le volume des transactions a bondi de 41%.
LES ÉTRANGERS REVIENNENT
Selon les analystes israéliens, trois facteurs seraient à l’origine de l’euphorie boursière qui s’est emparée de la Bourse de Tel Aviv : l’amélioration de la situation géopolitique d’Israël, des chiffres macroéconomiques encore favorables en comparaison aux pays européens, et l’assainissement budgétaire en cours.
Résultat : les investisseurs étrangers redonnent confiance à l’économie israélienne et refont leur apparition à la Bourse de Tel Aviv. L’accord avec l’Iran et le calme relatif au Moyen-Orient incitent aussi les étrangers à placer leurs fonds spéculatifs en Israël. Contrairement aux années antérieures, les étrangers n’investissent plus seulement dans les secteurs des télécoms et de la chimie, mais aussi dans les valeurs bancaires, la distribution et l’industrie high tech.
RETOUR DE LA BULLE SPÉCULATIVE ?
Le retour des étrangers influence aussi le comportement des investisseurs israéliens. Les analystes observent que les investisseurs institutionnels israéliens (assurances, fonds de retraite, etc.) reviennent aussi en Israël : ils liquident leurs placements à l’étranger et investissent leurs fonds sur le marché local.
En revanche, tous les observateurs israéliens ne partagent pas la même euphorie que les marchés financiers : « les chiffres de l’économie israélienne ne justifient pas les dernières hausses des cours de la Bourse ; si la hausse se poursuit à ce rythme, sans que l’économie ne croisse au même rythme, les conditions de formation d’une bulle seront établies » n’hésite pas à pronostiquer le directeur du fonds d’investissement Altshuler-Shaham dans une interview au quotidien Globes.
CHANGEMENT D’ADRESSE
En pleine période d’euphorie, la Bourse de Tel Aviv déménage aussi au sens propre : il y a quelques jours, le célèbre bâtiment de la Bourse de Tel Aviv a été vendu à l’assureur Harel. Le 54 de la rue Ahad Aʹam était le symbole du marché financier d’Israël : pour designer la “corbeille”, on ne disait plus “à la Bourse” mais “à Ahad Aʹam”.
Les nostalgiques se souviendront que la prestigieuse adresse d’Ahad Aʹam a symbolisé les grands dates de l’économie israélienne : le krach boursier de 1983, l’hyperinflation de 1985, la bulle financière de 1993, la crise mondiale du crédit de 2008, etc. Mais il y a longtemps que les séances de la bourse ne se déroulent plus autour d’une corbeille : les cours sont informatisés et les ordinateurs ont remplacé la criée.
Désormais, “Ahad Aʹam” sera remplacé par “Ahouzat Bait”, à l’angle de Montefiore : c’est la nouvelle adresse de la Bourse de Tel Aviv qui prendra ses quartiers dans le courant du premier trimestre 2014.
Source Israel Valley