Les technologies développées en Israël pour recycler les ressources en eau du pays sont utilisées pour aider à sauver le fleuve Noyyal situé en Inde. Oren Yoram, un expert du dessalement de l’eau de l’Université Ben Gourion, passant une année shabatique en Inde, ardent défenseur des droits de l’eau, a vu les effets néfastes de la pollution de la rivière sur la population locale, sur l’agriculture et la faune et a décidé de revenir au Tamil Nadu afin d’aider les experts locaux de l’eau à sauver le Noyyal.
Le Noyyal est un fleuve sacré dans la culture tamoule locale, long de plus de 160 kilomètres à travers le Tamil Nadu.
Le Tamil Nadu est un état dans le Sud de l’Inde, comptant environ 72 millions d’habitants, une densité moyennement forte mais une croissance démographique inférieure à la moyenne indienne.
Le Noyyal fournit à près de 20.000 hectares de terres agricoles riches.
L’industrie textile, de tradition indienne vieille de plus de 5000 ans- selon des écrits d’Hérodote, historien grec né en 484 avant notre ère écrivait déjà : « Les Indiens ont une sorte de plante qui produit au lieu de fruits de la laine plus belle et plus douce que celle des moutons, ils en font leurs vêtements »- n’utilise plus et depuis longtemps, les mêmes produits naturels notamment dans les usines de teinture.
Aujourd’hui, des produits chimiques sont utilisés et leurs déchets toxiques, en particulier les eaux de ruissellement de la teinture du coton et de blanchiment, empoisonnent les fleuves et les rivières en Inde et notamment le Noyyal, avec des répercussions tragiques non seulement sur l’agriculture mais aussi sur la population locale avec des conséquences sociales désastreuses.
En effet, la population des villages flanqués le long de la rivière a vu une augmentation du taux d’infertilité chez les hommes et les femmes touchés par la pollution de l’eau en raison de rejets d’effluents de teinture et de blanchiment d’unités.
« Nous assistons à une augmentation significative du nombre d’hommes et de femmes qui viennent pour traiter l’infertilité des zones proches du Noyyal.La dégradation de l’environnement en est la cause majeure »a déclaré la Docteure Nirmala Sadasivam, spécialiste en traitement de FIV.
Le Dr S. Dhanabagiyam, un autre spécialiste indien de la fécondation in vitro, a réalisé une étude de la région. Ses recherches ont révélé que de 80 pour cent de l’augmentation alarmante des cas d’impuissance sont le résultat de la pollution de l’eau.
Mais cette diminution de la fertilité ne s’applique pas qu’aux humains. Ainsi des cheptels bovins ont vu leur reproduction chutée de plus de 60 pour cent entrainant un effondrement économique des régions rurales.
Oren Yoram a collaboré pour la mise en place d’un laboratoire de recherche sur l’eau à l’Université Karunya dans le Tamil Nadu.
Pour réhabiliter le Noyyal pollué, il s’est penché sur la façon dont une technique appelée nano-filtration peut être utilisée pour filtrer les colorants textiles nocifs dans l’eau.
Israël, en pénurie d’eau a conduit les scientifiques et chercheurs israéliens à repousser les limites de raffinage, et à développer de nouvelles technologies économes en eau comme la nano-filtration. Utilisée en purification de l’eau, de nombreuses industries israéliennes s’en servent pour éliminer les produits chimiques, permettant ainsi à la même eau d’être recyclée pour une utilisation ultérieure dans les procédés industriels.
Cette technique a été reconnue comme une bonne solution pour les pays en développement où il ya une pénurie d’eau potable, car elle est peu coûteuse et parce que contrairement à d’autres techniques de purification de l’eau, elle ne prive pas les minéraux essentiels comme le calcium de l’eau.
En conséquence, Israël à la pointe de la technologie de l’eau exporte son savoir-faire vers d’autres pays soumis à des problèmes d’approvisionnement ou de pollution.
L’Inde a fait également appel à Israël dans la lutte contre la pollution dans le Gange, l’un des plus grands fleuves et les plus pollués de la planète, et récemment, des délégations d’Inde sont venues en Israël étudier ces nouvelles technologies de l’eau.
Oren Yoram est positif et pense que la nano-filtration peut aider à purifier le Noyyal, mais qu’après des années de pollution, ce ne sera pas une tâche facile.
Source lemondejuif.info