Accusé d’avoir agressé une vingtaine de personnes, dont des mineurs, pendant vingt-cinq ans, l’auteur à succès Chaim Walder s’est suicidé lundi 27 décembre, provoquant un réveil parmi les « haredim »......Détails......
Chez les Haredim – ceux qui craignent Dieu – les héros sont normalement des rabbins : les normes religieuses très strictes et les traditions sectaires dynastiques laissent peu de place aux autres.
Dans ce contexte, l’auteur et thérapeute pour enfants Chaïm Walder avait réussi à se tailler une place unique, secoué par des poursuites judiciaires pour avoir agressé sexuellement au moins 22 personnes au cours des vingt-cinq dernières années.
Il s’est suicidé lundi 27 décembre sur la tombe de son fils, décédé des suites d’un cancer à l’âge de 28 ans.
Dans la lettre qu’il a laissée, l’auteur à succès a rencontré ses détracteurs devant le tribunal de jugement. La veille, des témoignages de manipulations, d’agressions et de viols répétés de femmes, filles et garçons se sont succédé au tribunal rabbinique de Safed, dans le nord d’Israël.
A 53 ans, il avait déjà publié plus de 80 livres qui, depuis deux générations, sont à l’honneur sur toutes les tablettes des enfants ultra-orthodoxes du monde entier. Les camps d’été qu’il a dirigés étaient axés sur la thérapie par l’expression artistique.
Directeur d’une structure d’accueil pour enfants à risque dans la ville ultra-orthodoxe de Bnei Brak, en périphérie de Tel-Aviv, il s’était diversifié dans la thérapie familiale : c’est dans ce contexte qu’il semble avoir rencontré le plus de ses victimes.
Il a également eu une présence significative dans les médias communautaires, y compris le journal influent Yated Neeman. « C’était l’équivalent haredi d’une superstar », explique Aaron Rabinowitz, journaliste spécialisé dans la communauté ultra-orthodoxe quotidienne Haaretz, et co-auteur avec sa collègue Shira Elk de l’enquête qui a révélé l’abus sexuel.
« Moi aussi, j’ai grandi avec les livres de Walder », dit Rabinowitz. Il aura fallu plus de deux ans d’enquêtes aux deux journalistes pour découvrir les faits de l’auteur, deux ans qui ont également conduit à la poursuite en justice d’un autre ultra-orthodoxe important, Yehuda Meshi-Zahav, fondateur de l’association des sauveteurs bénévoles. ZAKA.
Les deux journalistes font partie d’une nouvelle génération de jeunes ultra-orthodoxes qui n’hésitent plus à quitter leur communauté pour parler de ses problèmes.
Les élans prudents d’émancipation de la nouvelle génération et les défaillances de leadership lors de la pandémie de Covid-19, très dure dans les villes ultra-orthodoxes, poussent progressivement au changement.
Malgré les efforts des rabbins, les jeunes sont de plus en plus connectés à Internet.
Sur les réseaux sociaux, ils trouvent des espaces d’expression moins enrégimentés, où les dernières révélations sont librement débattues. (La suite sur lemonde.fr)
Source Le Monde
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