Ce qui est bien avec les complotistes c'est que, quel que soit le sujet, c'est toujours la faute des Juifs. Dernier exemple en date : la pédophilie.........Détails........
D’abord il y a l’actualité. Les affaires Olivier Duhamel et Jeffrey Epstein. Point commun ? La pédocriminalité, abuser de jeunes personnes.
Et puis en deçà, il y a le cerveau reptilien de l’humanité, les bas-fonds qui métabolisent cette réalité.
L’« affaire Duhamel » ? Elle a glissé chez les complotistes vers l’« affaire Kouchner », alors que Kouchner est le nom de famille d’enfants victimes.
Et les réseaux sociaux de rappeler que Bernard Kouchner a signé une pétition « pro-pédo » en 1977, sujet sur lequel il s’est expliqué. Pour eux, il est coupable parce qu’il a un point commun avec Epstein, mais aussi avec Jean-Luc Brunel.
Brunel, vous ne situez pas ? Le comparse français d’Epstein, accusé d’avoir fourni au milliardaire de très jeunes filles.
Arrêté il y a un mois alors qu’il s’apprêtait à prendre l’avion, il est placé sous statut de témoin assisté pour « traite des êtres humains aggravée au préjudice de victimes mineures ».
Leur point commun ? Demandez à la complosphère. Brunel se nommerait en réalité Ben Chemoul. Comprenez, ce serait un Juif.
Wikipédia relaie l’information en notant que les sources, à ce sujet, sont insuffisantes.
Parce que, effectivement, rien ne permet de dire avec certitude que Brunel est juif. Pour vous, c’est un détail, en revanche, pour certains conspirationnistes, c’est la clé qui ouvre toutes les portes.
Et lorsque Le Journal du dimanche publie, pour illustrer un papier sur ledit Brunel, une photo où il arbore une casquette de Tsahal, on peut se poser la question concernant ce cliché : est-ce un choix malheureux ou faut-il y voir un clin d’œil aux initiés ? « Vous voyez ce pédocriminel ? Encore un Juif… »
Avec Brunel-Ben Chemoul, les conspis ont trouvé l’une des meilleures manières de conjuguer leurs obsessions antisémites avec la dénonciation d’un complot pédocriminel.
La soralienne Marion Sigaut a même consacré un livre à ce thème, De l’amour et du crime. Du sexe et des enfants, où il est question de ce Ben Chemoul. L’idée est simple : violer un enfant est diabolique, les Juifs sont diaboliques, donc ce sont des pédocriminels.
Peu de motifs sont aussi puissants dans les imaginaires. C’est ainsi qu’aux États-Unis le mouvement QAnon a pris son essor. À l’origine, il y eut la dénonciation des turpitudes d’Anthony Weiner, homme politique marié à une conseillère d’Hillary Clinton.
Weiner était accusé d’avoir voulu séduire de très jeunes filles sur le Web – et, bien heureusement, cet homme est juif. Tout cela a donné naissance à une fable incroyable, celle d’une pizzeria de Washington qui aurait abrité le cœur d’un réseau pédocriminel.
Les posts qui ont lancé cette affaire sur Facebook ont été rédigés par des comptes bidon dotés de patronymes juifs, Katz ou encore Goldberg.
Et ça a marché : un taré a débarqué dans la pizzeria, armé, pour sauver les enfants censés être détenus dans le sous-sol de l’établissement, qui, d’ailleurs, n’en avait pas, de sous-sol.
Ce genre de délire arrive en France. Une « lettre » publiée en décembre sur le site FranceSoir demandait aux journalistes de dénoncer « la pédocriminalité sataniste institutionnalisée dans nos pays occidentaux […] base religieuse de l’organisation qui manipule le monde » avec la complicité des médias.
L’organisation religieuse visée, contrairement à ce que l’on pourrait croire, n’est pas l’Église, avec ses affaires de pédophilie pourtant avérées.
Depuis des siècles, c’est aux Juifs que l’on fait endosser le rôle de croquemitaine. L’apparition d’Internet a modifié la diffusion de cette fable, pas son contenu.
Vous nous aimez, prouvez-le....