mercredi 27 janvier 2021

Les victimes de l’attentat de la rue Copernic espèrent encore un procès


La cour d’appel de Paris doit décider, ce mercredi 27 janvier, s’il faut juger le seul suspect de l’attentat qui avait fait 4 morts en 1980, après l’explosion d’une bombe devant une synagogue parisienne. Un non-lieu lui avait été accordé en janvier 2018........Détails........

Cela pourrait être la conclusion judiciaire d’une des plus vieilles affaires de terrorisme en France. Quarante ans après les faits, la chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris doit se prononcer, ce mercredi 27 janvier, sur l’éventuelle tenue d’un procès dans le dossier de l’attentat de la rue Copernic. 
Le 3 octobre 1980, une bombe déposée devant une synagogue parisienne avait fait 4 morts et 46 blessés. 
C’était la première attaque mortelle visant la communauté juive en France depuis la Seconde Guerre mondiale.
En janvier 2018, les juges d’instruction avaient accordé un non-lieu à l’unique suspect, Hassan Diab, un universitaire libano-canadien arrêté au Canada en 2008 et extradé vers la France en 2014 à la suite d’une sinueuse enquête. 
Le parquet avait fait appel de cette ordonnance, requérant un renvoi aux assises. Par la suite, la justice a demandé de nouvelles expertises, allongeant encore une procédure aux multiples rebondissements.
Sur ce point, au moins, les parties sont sur la même ligne. « C’est une affaire d’un autre siècle, avant l’ADN, avec des procès-verbaux tapés à la machine à écrire, évidemment, nous sommes un peu dépités par la longueur de la procédure », commente Me David Père, avocat de l’Association française des victimes du terrorisme (AFVT), partie civile. 
« Il est temps que l’épilogue intervienne », dit aussi Me William Bourdon, qui défend Hassan Diab.
Pour les juges d’instruction, les charges ne sont pas « suffisamment probantes »
Cet ancien professeur de sociologie à l’université d’Ottawa, aujourd’hui âgé de 67 ans, a été soupçonné à partir de 1999. 
Pour les services de renseignements français, qui ont bénéficié d’informations venant d’Allemagne et d’Israël, il serait bien l’auteur d’un attentat qui n’a jamais été revendiqué et a été attribué au Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS).
Leurs conclusions s’appuient notamment sur un portrait-robot et des expertises graphologiques concernant une fiche d’hôtel retrouvée à Paris, qui ont fait l’objet d’une longue bataille d’experts. 
L’ultime contre-expertise à ce sujet, rendue en novembre 2019, conclut selon l’AFP qu’« il n’est pas possible d’exclure » qu’Hassan Diab Diab soit l’auteur de cette fiche

Clamé son innocence

Le mis en cause, lui, a toujours clamé son innocence et a multiplié les recours, soutenu notamment par la section canadienne d’Amnesty International. Après avoir passé plus de trois ans en détention préventive en France, il a finalement été libéré en janvier 2018, les juges antiterroristes estimant que les charges à son encontre n’étaient pas « suffisamment probantes » et se heurtaient « à trop d’éléments à décharge ».
C’est sur cette ordonnance que les magistrats de la chambre d’instruction doivent éventuellement revenir, une issue à laquelle Me Bourdon ne veut pas croire. « Tout a été entrepris pour faire émerger la vérité et la vérité est qu’Hassan Diab est innocent, tout le dossier le démontre », affirme l’avocat. La défense met notamment en avant des témoignages et des documents prouvant que son client se trouvait au Liban au moment des faits.

Pour les parties civiles, cette affaire doit être jugée aux assises

Les parties civiles, elles, espèrent toujours la tenue d’un procès contradictoire et public, sans condamner d’avance le suspect, rentré au Canada où il s’est retourné contre la justice de son pays pour contester son extradition. « Le doute n’est pas écarté et nous n’avons pas d’état d’âme, nous attendons toujours que cette affaire soit élucidée et que la justice soit rendue », souligne Guillaume Denoix de Saint Marc, fondateur et porte-parole de l’AFVT.
Pour Me Bernard Cahen, avocat historique des victimes de la rue Copernic, le « pire » serait que cette si longue procédure se termine par un non-lieu. « Cette affaire doit venir devant une cour d’assises, estime-t-il. Si Hassan Diab doit être acquitté, il sera acquitté. Mais on ne veut pas que cela résulte d’une ordonnance d’un juge d’instruction. »

Source La Croix
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