Un pas de plus vers l’égalité homme-femme en Ouzbékistan ? Le 19 juin dernier, Ferouza Makhmoudova a été nommée ambassadrice en Israël, a informé la chambre haute du parlement ouzbek par un communiqué. Diplômée d’universités allemande et ouzbèke, elle avait déjà occupé des fonctions au sein du ministère des Affaires étrangères.
Cette décision a été saluée par des diplomates et politiques de tous horizons. En effet, il est rare qu’une femme occupe la fonction d’ambassadrice, car en Ouzbékistan comme ailleurs, cette fonction est très largement occupée par des hommes.
Certains, dont le premier vice-Président du Sénat Sodiq Safoïev dans un tweet, ont même salué le fait que ce soit la première femme ambassadrice de l’Ouzbékistan.
Ferouza Makhmoudova compte cependant au moins une prédécesseure : Goulnara Karimova, qui avait été nommée ambassadrice à Madrid en 2010. Cependant, cette position était due à sa proximité avec le pouvoir, son père étant Islam Karimov, l’ex-président de l’Ouzbékistan entre 1991 et 2016.
Ce poste était loin d’être le seul qui l’occupait, entre création de bijoux et gestion de sa manne financière.
Les deux femmes, si elles ont bien eu la même fonction, sont donc radicalement différentes.
Ferouza Makhmoudova remplace Oybek Echonov, ancien ambassadeur de l’Ouzbékistan en Israël qui avait pris ses fonctions en 2008 et qui a contribué à la bonne entente des deux nations. Oybek Echonov a également souligné la difficulté de cette entreprise lors d’une interview accordée à The Jerusalem Post en 2016.
« Être ambassadeur en Israël est très difficile. […] Israël est au cœur de l’actualité dans le monde, donc on a beaucoup de travail. Je représente un pays musulman, mais un qui est ami avec Israël », décrivait-il.
Loin de s’aligner sur les États musulmans du Golfe concernant la question israélienne, l’Ouzbékistan est effet en bons termes avec Israël.
Cette entente puise notamment ses racines dans l’histoire : pendant la Seconde Guerre mondiale, certains juifs d’Europe sont allés trouver refuge en Ouzbékistan.
Sur le long terme, il faut aussi noter que l’Ouzbékistan a un riche héritage juif, notamment dans la ville de Boukhara.
En plus de cet aspect culturel, Ferouza Makhmoudova devra reprendre un flambeau économique. En effet, Israël fait partie des pays ciblés par l’Ouzbékistan pour accroître le nombre de touristes. Depuis 2018, les ressortissants israéliens peuvent se passer de visa pour se rendre en Ouzbékistan.
Une mesure qui vise à accroître le tourisme, aujourd’hui au cœur du développement économique ouzbek.
Ce secteur a bien sûr été mis à mal par le Covid-19. Le 16 juin dernier, l’Ouzbékistan s’est tourné vers Israël pour mettre en place un tourisme adapté à la crise sanitaire.
L’ambassadeur d’Israël a été accueilli et la question d’un tourisme sans risque sanitaire y a été abordé. Le compte-rendu officiel de cette réunion insiste fortement sur la volonté qu’a l’Ouzbékistan d’accueillir sans plus tarder des touristes israéliens.
« La partie ouzbèke est prête à commencer un travail de reprise du tourisme bilatéral, en assurant aux touristes israéliens un maximum de confort et de sécurité. »
Héloïse Dross
Source Novastan
Vous nous aimez, prouvez-le....