Les deux hommes, qui ont toujours contesté l'intégralité des faits, ont fait appel. Entendu lundi, au premier jour de ce deuxième procès, Anthony Lasarevitsch a de nouveau clamé son innocence mais il a, pour la première fois, reconnu avoir eu l'intention de réaliser une autre arnaque en Ukraine, où ils ont été arrêtés à l'été 2017.
"J'ai été en Ukraine pour faire une escroquerie", a-t-il déclaré dans le box. Le plan consistait à se faire passer pour le prince Albert II de Monaco auprès de fortunes monégasques, afin de leur soutirer de l'argent.
"Gilbert devait parler [au téléphone NDLR] et moi, je devais organiser", a-t-il résumé, évoquant, en refusant de la nommer, une autre personne devant initialement les rejoindre mais qui ne serait finalement pas venue.
Au fil des questions, il a reconnu avoir cherché un appartement, dressé une liste de cibles potentielles et s'être procuré pour "2.200 euros" un masque en silicone du prince - qui n'était cependant pas de bonne qualité, a-t-il assuré.
"Je l'ai essayé, il allait pas, on voyait que ça ressemblait pas du tout. On l'a pris, on l'a jeté", a-t-il dit.
Pour autant, il a répété n'avoir "rien à voir" avec l'escroquerie au "faux Le Drian", qui a été réalisée au cours des mois précédents. "Je suis novice, c'est la première fois que je fais ça. [...] J'ai fait appel juste pour vous dire la vérité", a-t-il affirmé.
Entre 2015 et 2017, plus de 150 personnes et organisations ont été contactées par téléphone par des escrocs qui se présentaient comme M. Le Drian, alors ministre de la Défense - il est aujourd'hui ministre des Affaires étrangères.
Le "ministre" demandait, en urgence, une aide financière pour des opérations secrètes de l'Etat français, promettant un remboursement immédiat.
Dans certains cas, ils ont organisé des vidéoconférences en utilisant un masque du ministre.
Au moment où ils ont été arrêtés, les enquêteurs ont retrouvé dans les téléphones de MM. Chikli et Lasarevitsch des éléments pouvant faire penser à une escroquerie concernant le prince de Monaco.
Les similitudes avec le "faux Le Drian" ont constitué, en première instance, un élément important de l'accusation, mais la défense a soutenu que le mode opératoire était connu et que les responsables étaient ailleurs.
Avant cette affaire, Gilbert Chikli, 55 ans, était connu de la justice française comme l'un des pionniers de l'escroquerie dite au "faux président", selon laquelle un usurpateur se fait passer au téléphone pour un patron auprès de ses salariés, dans le but de se faire transférer de l'argent.
En 2015, il a été condamné à sept ans de prison alors qu'il était en fuite en Israël et son histoire a inspiré un film.
M. Chikli doit être interrogé mardi et le procès doit s'achever lundi 29 juin.
Source Nice Matin
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