Dans son exposition permanente, ce lieu rend un véritable hommage à la judaica marocaine et son évolution à travers les âges.
«Ce musée est unique dans le monde arabo-musulman.
Son rôle est surtout de collecter et de constituer une collection de la judaica marocaine.
C’est-à-dire les objets qui ont un lien avec la pratique religieuse juive marocaine. En visitant le musée vous allez découvrir les caractéristiques ou les spécificités de cette judaica.
Et qui dit judaica dit un ensemble d’œuvres d’outils d’artefact qui expliquent la tradition religieuse juive marocaine, le culte juif, les cérémonies religieuses juifs ainsi que les fêtes juives», nous confie Zhor Rehihel, conservatrice du Musée du judaïsme marocain.
Les trésors du musée
Ce musée compte dans ses expositions plusieurs pièces qui proviennent de toutes les parties du Royaume dont les rouleaux de torah, les ornements de la torah, les lampes de synagogues, les mentaux de torah.
Il expose également des outils essentiels dans certaines cérémonies de fêtes ou de traditions par exemple: la bar mitzvah, la cérémonie de circoncision, la fête de «pourim», ou encore la Hanoucca (la fête des lumières).
On y trouve aussi des meubles de synagogues marocaines comme les pupitres. Le pupitre de la synagogue de Meknès ou celui de Larache y sont exposés.
«Les objets de la judaica marocaine sont différents des objets de celle polonaise, ou américaine.
Il y a une spécificité marocaine», tient à préciser Zhor Rehihel ajoutant que le Musée met en valeur aussi les costumes comme le caftan de la mariée juive et des bijoux amazighs.
Gardien du judaïsme marocain séfarade
Unique dans le monde arabe, ce musée est une initiative de la communauté juive du Maroc. Il a été fondé par quatre figures emblématiques du judaïsme marocain, à savoir Serge Berdugo, secrétaire général du Conseil de la communauté israélite du Maroc, Feu Simon Levy, penseur, militant politique et grand défenseur de la pluralité de l’identité marocaine, Feu Jacques Toledano, ancien président exécutif de la Fondation du patrimoine culturel judéo-marocain, et Feu Boris Toledano qui était l’ancien président de la communauté juive de Casablanca.
Le musée du judaïsme marocain est l’institution juive marocaine qui a lancé ce débat que nous vivons aujourd’hui sur le judaïsme marocain comme partie intégrante de la culture, de la civilisation marocaine et de l’identité culturelle plurielle du Maroc.
Il se différencie des autres musées juifs dans le monde par le fait qu’il défend le judaïsme marocain séfarade et amazigh, explique Zhor Rehihel.
Appel aux particuliers d’ouvrir leurs collections
Le pillage des biens historiques a fait des ravages sur le patrimoine marocain. C’est ce que nous confirme la conservatrice du musée : «Le patrimoine marocain en général a été pillé et la collection de la judaica marocaine a souffert de ce pillage.
A chaque fois que je visite un musée juif en Europe ou aux Etats-Unis je retrouve une grande partie de la collection marocaine. Dès que je rentre dans un musée je repère nos objets comme le caftan de la mariée ou encore les lampes de Hannoucca marocaine.
Ça n’échappe pas aux yeux d’un spécialiste. Je retrouve les pièces marocaines juives parmi des centaines d’autres objets exposés», souligne Zhor Rehihel ajoutant que les musées dans le monde occidental gardent une grande majorité de notre patrimoine et notre culture.
Pour les récupérer, cela reste difficile parce qu’il faut mobiliser beaucoup de moyens, comme le souligne la conservatrice du musée du judaïsme marocain. Outre cet état de fait, l’experte en patrimoine relève que les particuliers disposent des pièces et des objets qui méritent d’être dévoilés au grand public. «J’appelle les collectionneurs privés à ouvrir leurs collections, monter des expositions et partager cela avec les Marocains ou bien prêter ces pièces aux musées.
Il y a beaucoup de Marocains qui achètent ces objets et les gardent dans leur maison». Par ailleurs, la conservatrice du Musée du judaïsme marocain demande aussi à ce que les festivals consacrent un espace d’expositions pour que les jeunes puissent découvrir la richesse de notre patrimoine culturel et pour que le grand public ait la chance de mieux connaître l’histoire du Maroc.
Source Aujourd'hui
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