L'expo parisienne consacrée au peintre juif d’origine luxovienne Jules Adler (1865-1952) mérite qu’il sorte d’un relatif oubli. Alors que ses œuvres d’un réalisme initié par Courbet décrivent le peuple et les humbles, sa carrière a été d’une longévité exceptionnelle........Détails.........
Adler se fait connaître en 1899 par « La grève au Creusot », la célébration d’une victoire d’après conflit. Ses toiles représentant la condition ouvrière s’inspirent souvent de Zola dont il est proche. On reconnaît sans peine Gervaise de l’Assommoir dans « la Mère ».
Politiquement d’ailleurs, le Luxovien d’origine est républicain, ami des élus locaux et des radicaux comme Jules Jeanneney (qui tente en vain de le sortir de son internement en 1944) ou Charles Couyba le député chansonnier.
Lors de l’affaire Dreyfus il milite pour lui, ouvrant son atelier et signe des pétitions.
Vivant à Paris une grande partie de sa vie, Adler en saisit des instantanés, « le Trottin-1903 », « le marchand de journaux », « Soir d’été en 1930 » ou encore « Printemps de Paris » en 1923.
Il voyage beaucoup en France et continue de produire des toiles de grandes dimensions, des tableaux qui racontent une histoire complète, « Les femmes à Étaples en 1913 », où il saisit l’inquiétude de ces épouses de marins guettant le retour des pêcheurs, « Les haleurs -1904 » symbolisent la solidarité des travailleurs.
Il va à Charleroi en Belgique en 1901 et créé « Hauts-fourneaux », une peinture immense avec de tout petits personnages symbolisant l’écrasement du peuple.
Adler n’est pas « un juif honteux, il a toujours revendiqué son appartenance au judaïsme, mais son œuvre ne traite aucun sujet juif ».
Il est arrêté sur dénonciation en mars 1944 mais échappe heureusement à la déportation.
Il ne cède pas au désespoir et continuera de remplir des carnets de notes, de dessins.
Le musée d’art et d’histoire du judaïsme
Situé 71, rue du Temple à Paris, l’hôtel de Saint-Aignan abrite le MAHJ qui accueille la rétrospective Jules Adler jusqu’au 23 février 2020. Un catalogue (25 €) est disponible à la librairie du musée ouvert tous les jours, sauf le lundi. Renseignements sur mahj.org.
Jukes Adler z''l
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