Un analyste israélien a déclaré, mardi, que Tel Aviv avait essuyé un "échec stratégique" dans la guerre qui sévit en Syrie depuis des années, soulignant qu'un sentiment de "regret" régnait chez les dirigeants israéliens, qui auraient pu renverser Bachar al-Assad auparavant.
C’est ce qui ressort d'une analyse effectuée par "Ehud Yaari", le commentateur des affaires arabes sur la chaîne israélienne "12", et publiée sur son site Internet.
"Yaari" a écrit : "Pour la énième fois je répète qu'Israël a subi un échec stratégique dans la guerre civile en Syrie."
"La prudence excessive" du Premier ministre Benjamin Netanyahu et le chef d'état-major de Tsahal avaient empêché Assad d'être "renversé" par le passé, a-t-il précisé.
Et de poursuivre : "Cela aurait été possible, sans qu'il soit nécessaire d'envoyer l'armée israélienne à Damas", sans entrer dans les détails.
Selon Yaari, "Beaucoup au sein de l'état-major israélien regrettent aujourd'hui, car ils ont préféré le diable que nous connaissons, au démon que nous ne connaissons pas, pour régner sur Damas."
"Le Premier ministre (Netanyahu) pourra parfois trouver le temps de réfléchir à cette erreur fatale", a-t-il ajouté
L'analyste israélien a confirmé que les frappes militaires lancées par Tel Aviv, sur les cibles qui, selon ce dernier, sont des cibles iraniennes en Syrie, n'ont pas empêché Téhéran de s'y implanter militairement.
Et d’ajouter : "Il est regrettable que le ministre de la Défense, Naftali Bennett, menace inutilement les Iraniens. Cela n'ajoute rien à la tentative israélienne de réduire la présence des Gardiens de la révolution (iraniens) en Syrie, mais cela pousse seulement les Iraniens à envisager des moyens de ralentir ou de perturber les attaques israéliennes. "
"Yaari" a estimé qu'Israël devrait prendre au sérieux, l’avertissement d’Ali Akbar Velayati, conseiller du guide iranien Ali Khamenei, qu'Israël "regrettera ses actions".
Il a averti que l'Iran pourrait lancer une attaque "de représailles" contre Israël similaire à l'attaque "réussie" qu'il a dit avoir menée le 14 septembre en ciblant les deux dernières installations de Saudi Aramco dans l'est du royaume, sans aucune riposte.
L'Iran dément les accusations américaines et israéliennes d'implication dans l'attaque, qui a été revendiquée par le groupe Ansar Allah (Houthis) au Yémen.
L'analyste israélien de la chaîne 12 a déclaré que l'attaque d'Aramco "a été menée par l'Iran à l'aide de 25 missiles de croisière et d'un drone, dont la plupart ont été lancés à partir d'une base à l'intérieur de son territoire".
Il a souligné que l'Iran avait la capacité de mener, depuis la Syrie et l'Irak une "attaque similaire plus modeste" contre Israël.
Il a ajouté que personne ne sait avec certitude si le système de défense aérienne israélien réussira à contrer tous ces missiles et drones si l'attaque était menée.
Et "Yaari" de poursuivre : "Israël n'a d'autre choix que de poursuivre et d'intensifier les opérations contre la construction de la machine de guerre iranienne sur le sol syrien, et ils (les Iraniens) ne devraient en aucun cas être autorisés à transformer ce secteur en front de combat, ce qui constitue une menace et un étendue géographique du front avec le Hezbollah au Liban. "
L'analyste israélien a confirmé qu'Israël n'avait pas empêché l'Iran de "continuer à avancer en Syrie avec des missiles et des drones, des installations de renseignement et des milices armées".
Il a noté que "la tentative israélienne de persuader Assad qu'il n'a plus besoin des Iraniens, parce qu'il n'a plus grand besoin de leur contribution à la lutte, n'a pas porté ses fruits".
Bin Yaari en veut pour preuve l'attaque dans le gouvernorat d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, en disant: «Dans la bataille qui se déroule actuellement dans le gouvernorat d'Idleb, par exemple, les Iraniens n'ont pas de rôle important - mais Assad n'essaie pas de les arrêter.»
Un autre échec israélien, selon l'analyste de Channel 12, consiste en l'appel, resté sans échos, de Tel Aviv au Kremlin, expliquant que la Russie n'a plus besoin des forces terrestres iraniennes en Syrie,.
Yaari a souligné qu'Israël et l'Iran sont sur une trajectoire de collision, qui se dirige lentement vers une confrontation qui rompra avec le modèle actuel de conflit.
"Le président (Donald) Trump et ses hommes voient ces développements sans faire grand-chose.
Il est vrai que les Américains restent à l'est de l'Euphrate et parler d'abandonner les Kurdes est très exagéré, mais à la fin cela laisse Trump seul Israël - que ce soit pour freiner l'Iran ou apprendre à S'adapter à l'aviation russe de l'autre côté de la frontière ", a-t-il ajouté.
Source Actualite News
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