La nouvelle a été annoncée dimanche par un communiqué laconique de l’entreprise montréalaise.
Il était le petit-fils de ses fondateurs, Herman et Sarah Reitman. Son frère Stephen est le président et chef de l’exploitation de la chaîne.
Selon la notice nécrologique publiée sur le site web d’une maison funéraire de Montréal, Jeremy H. Reitman est décédé paisiblement samedi, en Floride. L’avis le décrit comme un « golfeur passionné, un skieur, un habitué du restaurant Moishes » et « un grand défenseur d’Israël et des causes juives ».
Diplômé en droit de l’Université McGill et en économie du collège Darmouth, il a été avocat au sein du cabinet juridique Johnston, Heenan & Blaikie de 1969 à 1971.
Il a été notamment membre honoraire du conseil d’administration de la Banque de Montréal.
M. Reitman était aussi gouverneur émérite de l’Université McGill depuis 2009.
Mais on se souviendra surtout de lui en tant que pilier de l’industrie du vêtement féminin au Canada.
Jeremy Reitman a dirigé l’entreprise familiale pendant une décennie, à travers l’évolution rapide du paysage de la vente au détail, aux prises avec un afflux de concurrents américains et l’essor du commerce en ligne.
Malgré ses difficultés, Reitmans est l’une des rares chaînes canadiennes encore en activité.
L’entreprise exploite 587 magasins dans l’ensemble du pays : 260 Reitmans, 112 Penningtons, 79 Addition Elle, 81 RW & CO. et 55 Thyme Maternité.
Lorsqu’il en a assumé la direction, l’entreprise était en pleine croissance, passant de 854 magasins en 2004 à 968 en 2011.
Aujourd’hui, il n’en reste plus que 587 dans l’ensemble du pays : 260 Reitmans, 112 Penningtons, 79 Addition Elle, 81 RW & CO. et 55 Thyme Maternité.
En 2011, l’entreprise a annoncé qu’elle fermerait ses magasins Cassis, qui s’adressaient aux femmes de plus de 40 ans.
Trois ans plus tard, elle a également mis la clé sous la porte des magasins Smart Set, qui ciblaient les jeunes professionnelles au style urbain.
En constatant la montée de Lululemon et la tendance de l’« athleisure », Jeremy Reitman a amené l’entreprise sur le marché de la mode sportive avec le lancement de sa ligne Hyba.
Cette ligne, brièvement distribuée dans des magasins Hyba indépendants, a depuis été rapatriée dans les succursales Reitmans.
Sous sa direction, Reitmans a également attiré l’attention grâce à une offensive publicitaire qui opposait ses vêtements prêt-à-porter à l’univers de la haute couture.
« Nous avons toujours bâti notre entreprise sur la classe moyenne et moyenne inférieure parce que c’est là où se trouve l’argent, c’est là où se trouvent les gens et c’est là où se trouve la grande base de clients ».
Près d’une décennie plus tard, en 2015, l’entreprise a retenu Meghan Markle comme porte-parole, bien avant que l’actrice ne devienne duchesse de Sussex.
Plus récemment, en juin, l’entreprise avait dû signer un accord permettant à un influenceur belge, Jonathan Kubben Quiñonez, de récupérer sa marque de commerce « Mom, I’m fine » pour le Canada après un an d’âpres négociations. Le jeune homme avait été jusqu’à camper pendant plusieurs jours devant le siège social de l’entreprise.
Puis, au début du mois, Reitmans avait publié des résultats trimestriels qui, selon son propre aveu, « n’ont pas été à la hauteur des attentes, en raison surtout de la performance financière décevante des bannières taille plus de la société ».
Au lendemain de la publication de ces résultats, la valeur de l’action de l’entreprise avait plongé de 34 %.
Dans une entrevue qu’il accordait alors au quotidien La Presse, Jeremy Reitman reconnaissait que de « graves erreurs avaient été commises en voulant faire des changements ».
Il comptait se « remettre sur la table à dessin » tout en se disant très optimiste pour l’avenir.
Source La Presse
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