mardi 24 décembre 2019

Au Louvre, le sarcophage de la discorde.....


Des rabbins israéliens ont intenté une action en justice à Paris pour récupérer le cercueil de pierre et les ossements d'une reine convertie. Ils en contestent la propriété à la France.......Analyse.......


C'est un lourd bloc de calcaire, sommairement sculpté et surmonté d'un épais couvercle. 
Il porte pour seul ornement une double inscription comme gravée à la hâte, en hébreu et en araméen. Indéchiffrable pour le profane, elle dit toute la valeur de l'objet : "La reine Saddan".
Ce sarcophage royal du Ier siècle après Jésus-Christ est discrètement exposé à l'ombre de la pyramide du Louvre, à Paris, au milieu d'une salle remplie d'objets d'art funéraire du Proche-Orient.  
Un étage sous la Vénus de Milo, deux niveaux sous la Joconde de Léonard de Vinci, le cercueil de pierre n'attire pas autant de visiteurs que ses illustres voisines. 
Pourtant, depuis plus d'un siècle, son origine fascine écrivains, archéologues, historiens, voyageurs et religieux. Surtout, depuis peu, il se trouve au centre d'un bras de fer judiciaire et diplomatique.  
Ce sarcophage a été découvert par Félix de Saulcy au cours de sa fouille du tombeau des Rois, appelé en arabe Qobour el Molouk, en 1863. Il contenait un squelette de femme enveloppé dans un linceul tissé de fils d’or. 
La cuve porte sur la face une double inscription gravée en syriaque (en haut) et en araméen de Palestine (en dessous), qui se lit : 
La reine Saddan et la reine Saddah. Saulcy, convaincu que le monument était le tombeau des rois de Juda descendants de David et Salomon, voulut y déchiffrer le nom de Sarah.
La tradition communément admise le désigne comme le tombeau de la reine Hélène d’Adiabène. 

Hélène d’Adiabène

Cette souveraine d’un petit royaume vassal de l’Empire parthe, situé à l’est du Tigre, au nord de l’Irak actuel, s’était convertie au judaïsme en 48 de notre ère, et s’était fait construire un magnifique tombeau au nord de Jérusalem surmonté par des pyramides, ou nefesh, dans lequel elle fut inhumée ainsi que son fils Izatès.
Par la suite le monument fut acheté par les frères Isaac et Émile Pereire qui le donnèrent à la France en 1886.
Ce sarcophage plus tardif que les autres œuvres exposées dans cette salle est présenté dans les salles consacrées à « L'Orient méditerranéen dans l'Empire romain » depuis l'automne 2012.
Rappelons que Hélène était la reine de l'Adiabène, un royaume correspondant à peu près aux frontières des territoires kurdes aujourd'hui. Dans les sources juives, elle est souvent appelée Heleni HaMalka. 
C'était vraisemblablement la première épouse de Monobaze Ier. Elle est probablement née entre 25 et 15 av. J.-C. Elle est morte vers 56-581. 
Avec Monobaze, elle était la mère d'Izatès II et Monobaze II. Le Talmud dit qu'elle avait sept fils.
Selon Flavius Josèphe, Hélène se convertit au judaïsme vers l'an 30 quasiment en même temps que son fils Izatès, mais de façon indépendante, puisqu'ils vivaient tous deux dans des pays différents. 
La conversion d'Hélène peut avoir été obtenue par Juda ben Bathyra.
À partir de l'accession d'Izatès II au trône, Hélène et ses fils semblent avoir passé une bonne partie de leur vie en Judée.
Hélène, aidée de ses fils, est célèbre pour sa générosité et le soutien qu'elle apporta en toutes circonstances au peuple juif de Judée et de Galilée. 
Lors d'une famine à Jérusalem (alors que Tiberius Julius Alexander était procurateur de Judée, donc vers 46-48), elle envoya des navires pour chercher du blé ou d'autres céréales à Alexandrie et chercher des figues sèches à Chypre et les fit distribuer aux victimes de la famine.
Dans le Talmud (BB 11a), cette action est mise au crédit de Monbaz, sans plus de précision.
Cette référence à Monbaz est parfois considérée comme désignant non pas le monarque mais la dynastie et donc les deux souverains et leurs enfants. 
En effet, ce sont tous les parents et alliés de la dynastie Monobaze qui semblent avoir été mobilisés pour faire face à cette famine. Izatès envoya une grosse somme d'argent.
Le Talmud parle aussi d'importants cadeaux dont la reine a fait don au Temple de Jérusalem.
« Hélène avait un chandelier fait d'or sur la porte du Temple » ; il y est même précisé que lorsque le soleil se levait ses rayons étaient réfléchis par le chandelier et tout le monde savait que c'était le temps de lire le Chema.
Elle a également fait don d'une plaque d'or sur laquelle était écrit le passage du Pentateuque (Torah) que le grand prêtre doit lire quand une femme soupçonnée d'infidélité a été introduite devant lui.
D'autres dons au Temple de Jérusalem sont attribués à son fils Monobaze.
La rigueur avec laquelle Hélène a observé la loi juive (Torah) est soulignée dans le Talmud :
« Son fils Izatès ayant fait la guerre, Hélène fit le vœu que s'il en revenait sain et sauf, elle observerait un naziréat de sept ans. Elle a respecté ce vœu, et revint en Judée au bout de sept ans. 



Les Rabbins [adeptes du rabbin Hillel] lui dirent qu'elle devait à nouveau respecter ce vœu pour une période de sept ans. Elle a donc vécu comme un nazir une autre période de sept ans. 
À la fin de la deuxième période de sept ans, elle est devenue impure et elle a dû répéter son naziréat, ayant été ainsi un nazir pendant vingt et un ans. Juda ha-Nasi a cependant dit qu'elle était une nazarite de quatorze ans seulement. »
Rabbi Juda dit : 
« La Soucca [érigée pour la Fête des Tabernacles] de la reine Hélène de Lydda était plus haute que vingt aunes. Les rabbins l'utilisaient pour entrer et sortir et ne firent aucune remarque à ce sujet. »
Hélène est morte dans son territoire d'Adiabène peu après Izatès (v. 56-58). Son corps a été ramené à Jérusalem où elle est enterrée dans la tombe pyramidale qu'elle avait construite sa vie durant, à trois stades au nord de Jérusalem. 
Flavius Josèphe rapporte : « Revenue en Adiabène, elle [Hélène] ne survécut guère à son fils lzatès. Monobaze envoya ses os et ceux de son frère à Jérusalem et les fit ensevelir dans les trois pyramides que sa mère avait fait construire à trois stades de la ville. »
Ces catacombes sont désormais appelées le Tombeau des Rois.

Source L'Express & Wiki & Le Louvre & Koide9enisrael
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