dimanche 29 décembre 2019

Il prend Hitler en photo à son insu lors d’un rassemblement


L’écrivain antifasciste Léon Cordier a photographié discrètement le Führer lors d’un rassemblement national - socialiste. Prisonnier dans un camp allemand, il protège un violoniste juif. D’une prison, il lance un message recueilli par une femme qui deviendra son épouse et rate de peu le prix Goncourt en 1948........Détails........


Léon Cordier, écrivain et enseignant originaire du Clerjus, a photographié Adolphe Hitler sans autorisation le 30 septembre 1934 à Bückeberg, en Allemagne (photo ci-dessus).
Encore étudiant à Paris, Léon Cordier (1912-1969), passionné d’histoire allemande et antifasciste convaincu, se rend par curiosité à Bückeberg le 30 septembre 1934, à un grand rassemblement national. 
Au cours du meeting, le jeune Vosgien originaire du Clerjus prend furtivement, avec un culot monstre, une photo du Führer qui est au pouvoir depuis un an.
Un geste inconscient démontrant son opposition viscérale au nazisme tout au long de sa vie. 
D’ailleurs, il est inscrit au comité antifasciste de la cité universitaire parisienne qu’il fréquente pour ses études. 
Son parcours va alors se heurter de plein fouet à l’envahisseur germanique dont il va tirer avantage avec courage et beaucoup de chance.

L’écrivain Marcel Cordier rend hommage à son père écrivain Léon

Ensuite, il doit effectuer son service militaire et les ennuis vont se mêler avec un bonheur insolent. 
« Au printemps 1940, il est fait prisonnier dans le Doubs, sans avoir tiré un seul coup de fusil. Par une fenêtre, il jette un message sur le trottoir, « Du pain SVP », avec une pièce de monnaie, son nom et son adresse », explique Marcel Cordier, son fils.
Le SOS tombe juste aux pieds d’une demoiselle, qui se rend à la messe. Colette Burquin, fille d’ouvriers horlogers, répondra à l’appel de l’affamé. Une correspondance assidue lie les deux jeunes gens durant trois ans avec des colis pour l’Allemagne, à Bückeberg, là où est prisonnier Léon Cordier.
Devenu interprète du camp, grâce à sa formation universitaire en langue allemande, il fait la connaissance d’un violoniste émérite, Maurice Staynbok, dont il gardera secret l’origine juive. 
Le 13 janvier 1943, malade, Léon Cordier rentre à Vomécourt-sur-Madon et épouse Colette, une décision qui a été prise par correspondance. « Mon père épouse ma mère le 23 avril à l’église Saint-Pierre de Besançon. Ils s’étaient rencontrés pour la première fois trois mois auparavant à l’hôpital de Dijon », témoigne Marcel Cordier.
Avec la Libération, une nouvelle vie plus paisible mais ô combien enrichissante va accompagner l’enseignant et ses talents d’écrivain. Trois enfants naîtront de l’union avec Colette : Marcel (1945), Marie-Claude (1947) et Jean-Marie (1950). Nommé professeur à l’école nationale professionnelle Henri-Loritz, Léon Cordier trouve le temps d’écrire. 
Le livre « Dans les geôles d’Hitler » est nommé au prix Goncourt. Sans doute un peu trop court, il doit laisser le prix à Francis Ambrière avec « Les grandes vacances ». 
Toutefois, il écrira de nombreuses œuvres littéraires avec notamment « Petit Claude », couronné par le prix Stanislas en 1957, sous le pseudonyme d’Henri Helcé.
Une plaque témoigne encore du passage de Léon Cordier sur la maison familiale sise, au centre du village de Vomécourt-sur-Madon, aujourd’hui habitée par son fils Marcel.

Source Vosges Matin
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