Les négociations salariales traînent depuis trois ans ; les syndicats voudraient parvenir à un accord avec le gouvernement avant la fin de l’année. Avi Nissenkoren, le chef de la Histadrout, la puissante confédération syndicale israélienne, en a marre : les négociations pour un nouvel accord salarial dans la fonction publique n’avancent pas...
Le dernier accord, qui portait sur les années 2009 à 2012, est arrivé à échéance le 1e janvier 2013 : depuis trois ans, les salariés du secteur public ne bénéficient d’aucun supplément de salaire ; d’où la menace de grève qui pourrait être déclenchée dans les tous prochains jours.
11% DE SUPPLÉMENT DE SALAIRE
La Histadrout n’y va pas de main morte : le syndicat israélien réclame pour les fonctionnaires un coup de pouce salarial de 2,2% par an, pour les années 2013 à 2017. Soit une hausse cumulée des salaires de 11% sur cinq ans.
Au ministère des Finances à Jérusalem, la rallonge budgétaire est jugée « astronomique » : il s’agirait d’un montant global 11 milliards de shekels, soit l’équivalent de 2,5 milliards d’euros. Sans compter que les deux tiers de cette rallonge devront être déboursés rétroactivement depuis 2013.
DES AUGMENTATIONS DIFFÉRENTIELLES
Par contre, le Trésor exige d’introduire dans les administrations publiques des nouvelles technologies qui permettraient d’améliorer le service public ; en contrepartie, le gouvernement s’engage à ne pas porter atteinte aux conditions de travail des fonctionnaires.
Officiellement, le ministère des Finances rejette en bloc les revendications salariales des syndicats. Dans tous les cas, il n’est pas question de verser des suppléments de salaire à taux fixe pour tous les fonctionnaires ; au pire, les experts du Finances préfèreront des augmentations différentielles, qui prendraient en compte le niveau de revenu et qui seraient plus favorables aux bas salaires qu’aux hauts traitements.
UN MILLION DE SALARIÉS
Pour sa part, le chef de la Histadrout est convaincu de la justesse de la revendication syndicale : « les salariés israéliens ne parviennent pas à boucler leurs fins de mois, certains ont même du mal à les commencer ». Et de brandir le récent rapport sur la pauvreté qui a mis l’accent sur le phénomène croissant des « travailleurs pauvres » en Israël.
Si la grève avait bien lieu, elle concernerait 1 million de salariés israéliens, soit les fonctionnaires des ministères et administrations publiques, y compris l’Education nationale, les municipalités et pouvoirs locaux. Autrement dit, une grève qui, indirectement, paralyserait de nombreux secteurs de l’économie israélienne.
Jacques Bendelac (Jérusalem)
Source Israel Valley