vendredi 25 décembre 2015

Paracha Vayehi : 3 jolies perles sur la Paracha


Elève du Collel Vayizra' Itshak, Rav Mordékhai Steboun vous offre 3 jolies perles d'enseignements sur la Paracha de la semaine, afin d'agrémenter spirituellement votre table du Chabbath !....

 

1. Ne rien attendre en retour


« Et tu agiras envers moi avec bonté et vérité, de grâce ne m’enterre pas en Egypte » (47,29)
Rachi nous enseigne sur ce verset la chose suivante : la bonté que l’on fait avec les morts est une bonté de vérité parce que l’on n’attend rien en retour.
La Guémara (Mo’ed Katan 28b) nous explique que celui qui prononce une oraison funèbre pour un défunt aura alors en retour le moment venu, une oraison funèbre, et celui qui s’occupe d’enterrer les défunts sera également enterré le moment venu.
On comprend de cette Guémara qu’il y a une récompense pour celui qui s’occupe des préparatifs de l’enterrement des autres. Alors pourquoi Rachi nous enseigne qu’il ne faut rien attendre en retour ?
La réponse est la suivante : bien sûr que l’on n’attend aucune récompense du défunt en lui-même, mais on recevra une récompense d’Hachem par l’intermédiaire des autres personnes.
Et pour tout vous dire, personne n’attend cette récompense, car nous voulons tous vivre, vivre longtemps…

2. Une bonté de vérité : vraiment ?


« Et tu agiras envers moi avec bonté et vérité, de grâce ne m’enterre pas en Egypte » (47,29)
Dans la continuité du précèdent enseignement, on ne peut s’empêcher de se poser la question suivante : même si l’on n’attend rien en retour du défunt en lui-même, c’est certain qu’Hachem va nous récompenser pour cette grande Mitsva. Alors pourquoi cela est-il considéré comme une bonté de vérité ?
Pour illustrer notre question, prenons un exemple : un enseignant a été recruté pour des cours particuliers par un père pour aider son enfant en difficulté à l’école, et ceci pour un certain salaire fixe. Est-il permis de penser que cet enseignant fait un acte de " bonté et de vérité " envers son élève car il n’attend rien en retour de son élève ? Il est vrai qu’il ne recevra rien de son élève, mais il recevra du père son salaire en monnaie sonnante et trébuchante ! Ainsi, dans notre contexte du défunt, la personne ne recevra rien du défunt mais le "Père" (Hachem) donnera un salaire pour cette belle Mitsva ! Donc pourquoi est-ce un acte de bonté et de vérité ?
L’auteur du Noda Biyéhoudah, nous expose le raisonnement : lorsqu’un serviteur travaille pour son maître, le serviteur peut tromper son employeur en lui volant des objets, en le trompant sur son véritable temps de travail effectif… il se trouve donc qu’il va percevoir un salaire pas toujours cohérent avec la vérité.
En revanche, avec Hachem, on ne peut pas Le tromper dans notre service divin. Tout est dévoilé devant Lui et si un homme veut recevoir sa récompense dans le monde futur, il devra accomplir les Mitsvot avec droiture et de manière sincère. Ainsi, lorsqu’une personne s’occupe d’un défunt, elle peut s’attendre en retour a une récompense du Maître du monde, mais à condition qu’il ait agi avec bonté et vérité, sans aucune tromperie.
C’est pourquoi cela s’appelle une "bonté de vérité", car on ne perçoit une récompense pour notre bonté que lorsque cela a été réalisé de manière droite et véridique.

3. Les bienfaits des épreuves


« Et Israël se rétablit et il se dressa assis sur le lit » (48,2)
Le lit est une allusion aux épreuves de la vie. Celui qui accepte les épreuves avec amour, ne peut en ressortir que renforcer.
Ya’acov Avinou est malade et il supporte de nombreuses souffrances mais il les surmonte, se rétablit et s’assit sur son lit. Ainsi est la descendance de Ya’acov de génération en génération, les enfants d’Israël se renforcent et grandissent de leurs épreuves.
L’histoire suivante au sujet du Gaon de Vilna est très connue : lors de son cours quotidien, le Gaon se mit à décrire de manière précise les souffrances du Guéhinam. En entendant cela, un de ses élèves est devenu malade de peur. Une fois guérit, il se rendit chez le Rav et lui annonça qu’il était malade suite à ses paroles. Le Gaon lui répondit : Je ne regrette nullement mes paroles, je regrette simplement d’avoir oublié de vous dire que les épreuves de ce monde-ci nous épargnent des souffrances du Guéhinam !
Le Rav Chakh (zatsal) rajoute au cours d’un courrier adressé à un élève malade : je te souhaite une guérison rapide et complète, mais les souffrances que tu as endurées ne les néglige pas, car elles ont une très grande valeur !
Les épreuves de monde-ci nous soulagent des souffrances du monde futur. A méditer.
 

Rav Mordékhai Steboun
 
Source Torah Box