lundi 30 novembre 2015

Des employés radicalisés mis à pied à Roissy et à la mairie de Paris

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A Roissy, 57 personnes suspectées de radicalisation mises à pied Les salariés qui travaillent en zone sous douane à Roissy, soit 86.000 personnes, sont contrôlés depuis le mois de janvier par les autorités. Ces enquêtes, qui permettent de détecter tout signe de radicalisation, ont déjà abouti au retrait de 57 badges...



Deux semaines après les attentats, les mesures de sécurité continuent de se déployer dans toute la France. Les lieux publics sont particulièrement concernés par cet état d’urgence et les personnes soupçonnées de radicalisation sont plus que jamais au coeur des investigations.
C’est le cas de l’aéroport de Roissy où 57 personnes ont perdu leur autorisation de travailler depuis janvier (les attentats de Charlie Hebdo) dont cinq depuis le 13 novembre.
Ces employés, soupçonnés de radicalisation, se sont vu refuser « une première attribution, un renouvellement de badge ou retirer purement et simplement leur habilitation », a expliqué lors d’une conférence de presse Philippe Riffaut, le préfet délégué pour la sécurité et la sûreté des aéroports de Roissy et du Bourget. « Il y en a d’autres qui vont venir », a-t-il ajouté. L’aéroport, situé en Seine-Saint-Denis, est l’un des plus gros pourvoyeurs d’emplois du département.
Depuis les attentats de novembre, les autorités ont également décidé de réviser l’ensemble des habilitations du personnel. Les employés travaillant en zone réservée faisaient déjà l’objet d’une enquête de l’Etat, qui peut être menée par les services de renseignements. Aujourd’hui, il s’agit de revoir, sur les 100.000 salariés de l’aéroport, ces « 86 000 autorisations de travail sur la zone réservée, en commençant par les 5.000 personnels de sûreté de l’aéroport », affirme le préfet.
La DGSI est chargée de « vérifier ce que les personnes ont pu faire depuis qu’elles ont obtenu leur autorisation ». En clair, chaque nom sera examiné par les autorités pour s’assurer que l’employé ne fait pas l’objet d’une condamnation ou d’une fiche « S » depuis qu’il a obtenu son badge. Les autorités feront particulièrement attention à un critère pour estimer la radicalisation d’un employé: quand un homme refuse de travailler avec une femme, soit « un facteur qui pose problème en terme de sécurité et de sûreté ». Une situation qui a déjà été signalée pour « quelques cas précis ».
Par ailleurs, près de 4.000 casiers d’employés de plusieurs entreprises liées à l’aéroport ont été fouillés depuis l’instauration de l’Etat d’urgence. Si rien de dangereux n’a été trouvé, le préfet fait état de « quelques éléments de littérature religieuse de propagandisme avancé ».
Ces précautions interviennent alors que les enquêteurs ont découvert, à la suite de la mort de l’un des cerveaux présumés des attentats, Abdelhamid Abaaoud, que le Roissy Charles-de-Gaulle était aussi visé par un projet d’attentat, tout comme le quartier de La Defense. 
Après la RATP ou encore l’aéroport de Roissy, c’est au tour de la mairie de Paris de faire face à des cas de radicalisation, révèle Le Parisien. Ils ont été abordés, à plusieurs reprises, par l’Observatoire de la laïcité. Cette cellule mise en place parBertrand Delanoë en 2012, et réactivée depuis les attentats de janvier, se réunit désormais toutes les trois semaines.
Selon un de ses membres, cité par Le Parisien, « différentes directions de la ville ont été confrontées à des problèmes ». Parmi les services touchés, la jeunesse et les sports, mais aussi « les directions de propreté et de l’environnement, des espaces verts, de la protection et de la prévention », précise Fadila Mehal, conseillère de Paris UDI-MoDem et également membre de l’Observatoire de la laïcité.


Une femme voilée licenciée


Parmi les cas de radicalisation signalés, des salariés refusant de serrer la main à leur supérieure, car c’est une femme, la prière ou le port du voile sur le lieu de travail. « Les comportements qui nous ont été évoqués sont tout à fait inacceptables », reconnaît l’adjoint à la mairie de Paris chargé des ressources humaines, Emmanuel Grégoire.
Il tient tout de même à relativiser les faits, puisque selon lui, « seuls cinq cas concrets » ont été remontés en un an. L’un d’eux a abouti à un licenciement, celui d’une femme qui refusait de retirer son voile.
Pour faire face à ces cas de radicalisation, la Ville de Paris va éditer un manuel d’une vingtaine de pages, sur la conduite à tenir face aux pratiques religieuses chez les agents municipaux.
Un livret sur lequel ont travaillé les membres de l’Observatoire de la laïcité. Autre mesure, un plan de formation pour savoir comment réagir sera mis en place pour les encadrants des différents services de la mairie de Paris.


Source JerusalemPlus