Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a demandé lundi soir aux membres de son parti, le Likoud, "de se préparer" en vue d'éventuelles élections anticipées, ont révélé plusieurs médias israéliens, alors que la coalition est divisée sur le projet de loi controversé visant à définir Israël comme "Etat juif et démocratique"...
"Préparez-vous en vue d'éventuelles élections anticipées", a déclaré le Premier ministre à des hauts-dirigeants du Likoud, ajoutant néanmoins qu'il "n'espérait pas arriver à cette situation".
Netanyahou avait annulé quelques heures plus tôt une réunion d'urgence avec les membres de son parti. Il souhaitait s'entretenir sur la tenue d'éventuelles élections anticipées et évoquer les tentatives du ministre des Finances Yaïr Lapid de former une coalition alternative.
Benyamin Netanyahou a également assuré aux membres de son parti que le vote concernant la "Loi sur la nationalité" aurait bien lieu dimanche prochain. "Je ferai en sorte que la loi soit votée. Le peuple juif a le droit à un Etat. Cette question n'est pas inscrite dans la loi, ni dans les Lois fondamentales de l'Etat d'Israël", a-t-il déclaré.
"Sans cette loi, il n'y a plus de coalition; tout va s'effondrer", a déclaré lundi le ministre de l'Economie Naftali Bennett. "Nous avons tous passé un accord. J'attends (des membres de la coalition) qu'ils tiennent leurs engagements", a poursuivi M. Bennett.
"Lorsque nous avions formé le gouvernement, nous nous étions mis d’accord sur le fait que la loi sur l''Etat juif' serait votée", a-t-il ajouté.
Lundi après que la ministre israélienne de la Justice, Tzipi Livni, a décidé de reporter le vote sur le projet de loi qui devait se tenir dimanche. La ministre de la Justice a ainsi accepté la requête du ministre des Sciences Yaacov Peri de reporter le vote de la loi qu'il qualifie de "dangereuse".
"La situation explosive dans le secteur arabe en ce moment a déjà provoqué des affrontements violents et fait des victimes. Débattre aujourd’hui de "la loi sur la nationalité" est irresponsable", a déclaré Peri lors de la réunion du comité.
"Je ne renoncerai pas à la démocratie, je continuerai de me battre pour qu’Israël soit à la fois un Etat juif et une démocratie", deux fondements "du projet sioniste", a rappelé Livni suite à l’annonce du report du vote.
La loi, qui dispose que l'hébreu est la langue nationale et retire le statut de langue officielle à l’arabe, lui octroyant un "statut spécial", provoque de vives tensions, tant au sein de la coalition qu'au Parlement,où plusieurs députés de gauche ont déjà fait part de leurs critiques.
Plus tôt dans la journée, le Premier ministre Benyamin Netanyahou avait apporté son soutien au projet de loi déposé par le député du Likoud Zeev Elkin, précisant cependant que des changements devaient être apportés au texte avant qu’il soit homologué.
"L'aspect juif de l'Etat trouve son expression dans le fait d’être le seul et unique Etat national du peuple juif, avec un drapeau, un hymne national et le droit du peuple juif à venir vivre ici", a déclaré le Premier ministre.
La loi "clarifiera le fait que l'Etat d'Israël est l'Etat national du peuple juif, tout en assurant l'égalité des droits pour tous ses citoyens", a estimé le chef du gouvernement.
Les députés de l'opposition ont exprimé leur indignation devant cette proposition de loi.
Le parti Balad (part nationaliste arabe) a déclaré qu’il s’agissait d’"une initiative extrêmement dangereuse que pourrait établir un contrôle de la majorité juive sur la minorité arabe et ouvrir la voie à la promulgation de lois racistes et discriminatoires à l'encontre des citoyens arabes, sans contrôle judiciaire".
Pour le député Dov Khenin du parti Hadash (liste judéo-arabe), le projet de loi est "une initiative provocatrice" qui "ne fait progresser ni le dialogue, ni l'égalité".
Le projet de loi stipule qu’"Israël est le foyer national du peuple juif, qui répond à son désir d'auto-détermination".
Source I24News