lundi 10 novembre 2014

« La réalité avec Arafat ? On ne pouvait pas conclure d’accord de paix avec lui...»

 
Les États-Unis avaient fait de Yasser Arafat un obstacle à la paix avec Israël. Mais dix ans après la mort du chef palestinien, un accord historique reste hors de portée. « La réalité avec Arafat est qu'on ne pouvait pas conclure d'accord de paix avec lui, mais qu'on n'a pas non plus réussi sans lui », résume Aaron David Miller, expert du centre d'études Woodrow Wilson à Washington et ex-conseiller de six secrétaires d'État américains sur ce dossier qui empoisonne la communauté internationale depuis près de sept décennies...


Et la dernière tentative acharnée de médiation américaine par le chef de la diplomatie John Kerry n'a pas mis fin à la loi des séries : depuis les accords d'Oslo en 1993, toutes les dministrations américaines se sont cassé les dents sur le processus Israélo-palestinien. De fait, la perspective d'un règlement du conflit n'a jamais été « aussi lointaine depuis 1993, lorsque Arafat et (le Premier ministre Israélien de l'époque Yitzhak) Rabin avaient lancé des négociations », souligne Hussein Ibish, chercheur au centre American Task Force on Palestine. « Arafat a créé les conditions d'un accord. Il a été le premier à accepter une solution à deux États, il a changé la dynamique palestinienne », défend M. Ibish. M. Miller reconnaît aussi que le chef palestinien, mort près de Paris le 11 novembre 2004, « avait la crédibilité, l'autorité, la légitimité pour garder le contrôle sur le mouvement palestinien (...) et pour, s'il l'avait voulu, sceller un accord » avec Israël. Rien de tel avec son successeur, le président Mahmoud Abbas, qui n'a, selon M. Miller, « ni l'autorité ni la légitimité de la rue ».
Pour de nombreux Israéliens, Yasser Arafat, coiffé de son éternel keffieh à damier noir et blanc, reste l'incarnation du « terroriste ». Malgré tout, une minorité d'entre eux salue quand même celui qui a osé conclure les premiers accords avec l'État hébreu.


Source L'Orient le jour