L’ancien Résistant, journaliste et réalisateur Claude Lanzmann, à quelques jours de ses 89 ans, a été élevé à la dignité de grand croix de l’ordre national du Mérite dans la promotion du samedi 15 novembre 2014 paru au Journal officiel. Souvent critiqué, il a en référence une oeuvre imposante relative à l’histoire de la Shoah et à l’histoire d’Israel...
À la rentrée 1943, il rejoint la classe de première supérieure du Lycée Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand où il est interne. À 18 ans, il devient membre des Jeunesses communistes et l’un des organisateurs de la Résistance de Clermont-Ferrand.
Il participe à la lutte clandestine, puis aux combats des maquis d’Auvergne à la Margeride, au mont Mouchet, aux embuscades dans le Cantal et en Haute-Loire, pour retarder la remontée des troupes allemandes envoyées en Normandie, après le débarquement allié du 6 juin 1944.
À partir de 1970, Claude Lanzmann se consacre au cinéma. Son premier film, Pourquoi Israël sort en 1973 et atteste une méthode Lanzmann caractérisée par des entretiens originaux, où le journaliste, Lanzmann est acteur et metteur en scène.
Une fois ce filma ahcevé, il entreprend une oeuvre colossale, la préparation du film Shoah. Son travail est énorme. Il y consacre douze ans pour constituer un fonds documentaire exceptionnel, rechercher et recueillir les souvenirs de survivants, de témoins, de bourreaux.
Il mène une dizaine de campagnes de tournage et consacre quatre ans au montage, avant que le film ne sorte sur les écrans en 1985. D’une durée de plus de 9 heures, c’est un monument du cinéma. Sans image d’archives, il parvient parvient à raconter le génocide et à faire de ce film un documentaire poignant.
Neuf ans plus tard, en 1994, sort le film Tsahal dont le questionnement est : l’armée israélienne est-elle une armée comme les autres ?
Ce documentaire de 5 heures a fait l’objet de polémiques. Pour la sortie en DVD du film en 2008, l’anniversaire des 60 ans de l’État d’Israël, Lanzmann tourne Lights and Shadows, un entretien d’une quarantaine de minutes avec Ehud Barak.
Pour réaliser son film Shoah, Lanzmann a tourné 350 heures de prises de vues, entre 1974 et 1981. La quasi-totalité des rushs exploitables représentens environ 220 heures d’entretiens, d’échanges de confidences.
A partir de ces rushs qui n’ont pas été employés dans Shoah et d’images tournées spécifiquement pour les films, Claude Lanzmann a réalisé quatre films autour de quatre personnages : Maurice Rossel “Un vivant ” (1997), Yehuda Lerner “Sobibor, 14 octobre 1943, 16 heures” (2001), Jan Karski, “Le Rapport Karski” (2010) et Benjamin Murmelstein, “Le Dernier des injustes” (2013).
Claude Lanzmann est également grand officier de la Légion d’honneur et titulaire de la Médaille de la Résistance avec rosette.
Source Histoire en rafale