Le Libano-Canadien Hassan Diab a été mis en examen samedi, notamment pour "assassinats", dans l'enquête sur l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic à Paris en 1980. Le Libano-Canadien Hassan Diab a été mis en examen samedi, notamment pour "assassinats", dans l'enquête sur l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic à Paris en 1980, a annoncé son avocat, Me Stéphane Bonifassi...
Cet ancien professeur de sociologie à l'université d'Ottawa a été présenté au juge antiterroriste Marc Trevidic quelques heures après son arrivée en France en provenance du Canada, d'où il a été extradé. Un magistrat spécialisé devait encore se prononcer dans la journée sur son éventuel placement en détention provisoire.
Hassan Diab nie être impliqué dans cet attentat
Remis la veille aux autorités françaises à Montréal, Hassan Diab, 60 ans, est arrivé peu avant 8h à l'aéroport de Roissy où il a été pris en charge par les policiers à sa descente d'avion. Le mandat d'arrêt international rédigé par le juge antiterroriste Marc Trévidic, qui avait conduit à son interpellation au Canada, vise les chefs "d'assassinats, de tentatives d'assassinats et de destruction de biens (...) par l'effet d'une substance explosive ou incendiaire commise en bande organisée".
L'attentat perpétré le 3 octobre 1980 à deux pas des Champs-Elysées, avait fait quatre morts et une quarantaine de blessés. Arrêté le 13 novembre 2008 à la demande de la justice française, Hassan Diab a toujours nié être impliqué dans la préparation ou l'exécution de cet attentat. "Mon client proteste de son innocence. La justice canadienne a elle-même considéré que les preuves contre lui étaient faibles. Nous allons continuer le combat mené au Canada pour que son innocence soit reconnue", a affirmé samedi matin son avocat Me Stéphane Bonifassi.
Une victoire pour les familles de victimes
Mais pour la justice française et les familles de victimes, le refus de la Cour suprême du Canada jeudi de se saisir du dossier, permettant donc son extradition, sonne comme une victoire : trois décennies après l'attentat, Hassan Diab va enfin être confronté aux éléments d'enquête qui pèsent contre lui.A cette annonce, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Roger Cukierman, a confié l'"immense soulagement" des familles de victimes et de la communauté juive.
Premier attentat mortel commis contre la communauté juive de France depuis la Libération, l'attentat de la rue Copernic avait profondément marqué les esprits. Le vendredi 3 octobre 1980 en début de soirée, veille de Shabbat, une bombe avait explosé devant la synagogue située dans l'ouest de Paris, tuant quatre personnes - un passant, un motard, le gardien de l'immeuble d'en face et une journaliste israélienne - et faisant une quarantaine de blessés.
Soupçons fondés sur des analyses graphologiques
Le premier ministre Raymond Barre s'était alors déclaré "plein d'indignation" devant "un attentat odieux qui voulait frapper des Israélites qui se rendaient à la synagogue et qui a frappé des Français innocents qui traversaient la rue." Des propos qui avaient choqué et suscité des protestations pour avoir distingué "Israélites" et "Français innocents".
Les enquêteurs français affirment que Hassan Diab a confectionné l'engin explosif avec une dizaine de kilos de penthrite, puis l'a placé dans les sacoches d'une motocyclette achetée quelques jours plus tôt par un certain Alexandre Panadriyu, de nationalité chypriote. Ils fondent leurs soupçons sur des analyses graphologiques d'une fiche d'hôtel remplie par le même Alexander Panadriyu, une fausse identité utilisée par Hassan Diab selon les policiers français. Hassan Diab se dit victime d'une homonymie, soutenant qu'il étudiait à Beyrouth à cette époque.
Source LCi