L'Autorité israélienne des antiquités (IAA) a annoncé lundi la découverte d'un réseau de contrebande soupçonné de trafic illégal d'énormes quantités d'artefacts anciens et rares provenant de plusieurs continents.......Détails.......
L'IAA a déclaré avoir récupéré des milliers d'objets rares dans trois entrepôts de la région de Tel Aviv, dans le cadre d'une opération conjointe avec la police et l'administration fiscale.
Plusieurs suspects ont été arrêtés et interrogés.
Les artefacts auraient été volés dans des tombes situées dans le bassin méditerranéen, en Afrique et en Amérique du Sud.
Parmi les objets saisis figuraient des pièces de monnaie anciennes, des pierres précieuses incrustées dans des bijoux, des parties de statues, des poteries et des figures de divinités de l'époque romaine, qui, selon l'IAA, avaient environ 2000 ans.
Le chef de l’unité de prévention des vols d’antiquités de l’IAA a salué l’opération comme "l’une des plus importantes" de son histoire.
"Toute découverte archéologique détachée de son contexte archéologique [c'est-à-dire] entre les mains de voleurs d'antiquités produit un trou noir dans l'histoire et c'est ce que nous nous efforçons d'éviter", a déclaré Amir Ganor.
L'IAA a affirmé qu'elle chercherait à déterminer l'origine des objets et si ils avaient été volés sur des sites en Israël ou dans le bassin méditerranéen, soulignant qu'elle travaillera avec Interpol et d'autres organes internationaux.
Au total dans le monde, 101 personnes ont été arrêtées, permettant de remettre la main sur 19 000 objets volés : c’est le bilan d’opérations internationales menées en coordination avec Interpol, Europol et l’Organisation Mondiale des Douanes pour lutter contre le trafic d’antiquités.
À Bogotá, les autorités colombiennes ont permis de retrouver 242 objets précolombiens, la plus grande saisie de biens culturels dans l’histoire du pays.
Noms de ces opérations :
Athena II et Pandora IV. Déployées dans 103 pays, ces investigations de grandes ampleur, réalisées à l’automne 2019, ont permis de démanteler des réseaux internationaux de trafic d’œuvres d’art et d’antiquités.
Le bilan de ces opérations, dévoilé par Interpol le 6 mai dernier, relate l’arrestation de près de 101 suspects, permise par 300 enquêtes en cours, dans le cadre d’une vaste action internationale de lutte contre la fraude.
Les autorités parlent notamment « de monnaies anciennes de différentes périodes, de pièces archéologiques, d’objets de céramique, d’armes anciennes, de peintures et de fossiles. »
Des appareils utilisés par les trafiquants pour commettre leurs délits, tels que des détecteurs de métaux, ont aussi été découverts, preuve d’un trafic organisé et équipé.
Les antiquités ont pu être retrouvées notamment grâce à la surveillance des places de marchés et des sites de vente en ligne, lieux privilégiés de ce commerce illicite d’objets culturels. Les cibles actives ont ainsi été cartographiées, permettant la saisie de 8 670 objets culturels mis en vente en ligne, soit 28% du nombre total de pièces retrouvées.
Parmi elles, un masque de Tumaco en or a notamment été saisi, à l’aéroport de Barajas, à Madrid, par la Police nationale espagnole, en collaboration avec la Police nationale colombienne, ainsi que plusieurs figurines et bijoux anciens en or. En Afghanistan, la Douane a retrouvé 971 objets à l’aéroport de Kaboul qui s’apprêtaient à quitter le territoire en direction d’Istanbul, en Turquie.
De son côté, la Police fédéral argentine a récupéré 2500 pièces de monnaie anciennes.
Ce commerce illicite « offre de nombreuses possibilités pour le blanchiment d’argent, pour la fraude ainsi que pour le financement des réseaux criminels organisés », a indiqué Jürgen Stock, Secrétaire général d’Interpol.
Le trafic d’œuvres d’art ne doit pas être traité indépendamment du trafic de drogues et d’armes, explique Catherine de Bolle, directrice exécutive d’Europol, car les mêmes groupes sont impliqués : « Le crime organisé a de nombreuses facettes.
Le trafic de biens culturels en est une : il ne s’agit nullement d’une activité glamour menée par d’élégants gentlemen faussaires mais bien d’actes de délinquance commandités par des réseaux criminels internationaux. »
Le Secrétaire général de l’OMD, Kunio Mikuriya, rajoute que « les transaction en ligne laissent toujours des traces et la douane, la police et les autres prestataires ont mis sur pied des mécanismes efficaces qui leur permettent de travailler ensemble pour entraver ce commerce illicite à travers les frontières. »
Vous nous aimez, prouvez-le....