"En 2012, ma femme suivait une grossesse à risque. Au cours des derniers mois, on se précipitait à l’hôpital au moindre signal. Si au final, il n’y avait rien de grave, on s’est senti baladé de service en service avec des attentes interminables.
Outre les désagréments, j’ai pu remarquer une absence de communication entre les docteurs et des moyens très limités dans le recueil des données.
C’est là que j’ai eu l’idée de créer Invu", nous raconte Oren Oz.
Basé à Tel-Aviv, le fondateur et PDG de l’entreprise Nuvo s’intéresse depuis longtemps au bien être des bébés et des femmes enceintes.
DÉTECTER LES MALADIES À RISQUE LORS DE LA GROSSESSE
En 2007, cet ingénieur diplômé de l’Université Ben Gurion et ancien membre des forces de l’air de Tsahal avait créé des vêtements pour femmes enceintes qui jouaient des sons musicaux au fœtus.
En 2013, il crée, avec Invu, un système de surveillance fœtale en utilisant un électrocardiographe et des capteurs acoustiques disposés sur une ceinture. Les données recueillies sont transmises à un service cloud qui les analyse à l'aide de machine learning.
Les données bêta ont déjà été normalisées, digérées et permettraient de faire des signalements directement transmis au gynécologue et au médecin traitant de la future maman. Invu assure que les données recueillis seront anonymes et protégées.
"A l’avenir des cas de pré-éclampsie (hypertension artérielle) ou d'arythmie (problème de rythme cardiaque) pourraient être signalés grâce à nos capteurs. On travaille sur la prévention de ces deux phénomènes car ils peuvent être très problématiques pour l’enfant et la maman", précise le PDG de Nuvo.
UNE SURVEILLANCE HOLISTIQUE
"Mon idée était d’avoir une approche holistique de la surveillance en recueillant à la fois les mouvements fœtaux, la fréquence cardiaque fœtale, la fréquence cardiaque maternelle et l'activité utérine, en utilisant des électrodes de surface." L’objectif n’est pas seulement d’éviter de se rendre à la clinique toutes les semaines, mais aussi de réduire la mortalité infantile dans des pays développés comme les États-Unis, deux fois plus qu’en Allemagne.
Fort de ce constat, Nuvo a décidé de s’implanter à Princeton dans le New Jersey et de faire valider sa trentaine de brevets auprès des autorités américaines. "Le processus est en cours et devrait bientôt toucher à sa fin", précise, confiant, Oren Oz.
Nuvo a déjà signé un accord stratégique avec un système de santé allemand de premier plan pour une future mise en œuvre clinique et de nouvelles recherches.
La start-up a aussi commencé des discussions en France. "Nous avons une approche B2B, nous nous adressons principalement au secteur public, aux mutuelles ou aux assurances.
En France ou en Allemagne, l’assuré serait remboursé. Aux États-Unis, c’est un peu différent : le service complet pourrait coûter au patient entre quelques centaines de dollars et plus de 1000 dollars.
Ce qui est toujours moins cher qu’une journée d’hôpital avec plusieurs tests pouvant coûter des milliers de dollars."
A terme, l'intérêt serait aussi de permettre au secteur hospitalier de gagner du temps et de faire des économies, en ciblant les risques et en déclenchant des alertes seulement dans les cas utiles.
Source Usine digitale
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