jeudi 19 septembre 2019

"Casse du siècle" : retour en appel pour une partie du gang marseillais des voleurs de carbone


Des 36 prévenus, dont 8 étaient jugés sur mandat d'arrêt, ils ne seront plus que 22 cette fois à comparaître, à partir d'aujourd'hui et pour plusieurs semaines, devant la cour d'appel de Paris. Le dossier dit du "casse du siècle" - ou ceux qu'à Marseille on surnomme non sans une pointe d'ironie le "gang des voleurs de carbone" - a rétréci au lavage, ou plutôt au rinçage de l'appel judiciaire........Détails........



Ces 22-là retrouvent la justice presque deux ans après le premier procès qui s'était soldé en mai 2018 par des condamnations allant jusqu'à 9 ans de prison.
En deux ans de délai, le dossier a en effet évolué. 
D'abord, Christiane Melgrani, surnommée "Ma Dalton" ou encore "La marraine du panier", n'a pas fait appel. 
Elle purge actuellement une peine de 9 ans, devenue définitive à la prison des Baumettes. Elle a aussi été condamnée à une amende record, soit 3 millions d'euros. 
Elle attend une décision imminente sur sa demande de confusion de peines avec une condamnation antérieure. 
Cette femme de 60 ans était présentée comme l'un des pivots de l'affaire, comme la colonne vertébrale de cette tentaculaire escroquerie qui, sur le marché des droits à polluer, entre 2008 et 2009, aura causé au fisc français un "trou" de 385 millions d'euros, ce qui en fit effectivement le "casse du siècle". Un coup à la Spaggiari, sans haine ni arme ni violence. 
Un coup de Jarnac à coups de gros chiffres et de subtils jeux d'écriture, conçu par des Marseillais d'une grande rouerie.
Christiane Melgrani était déjà connue pour stups et pour une autre fraude à la TVA mais sur des téléphones portables qui lui avait valu de comparaître devant la chambre financière du tribunal correctionnel de Marseille.
L'autre "casse du siècle", c'est peut-être Gad Chetrit qui l'a réalisé l'an dernier, lui le numéro 2 de cette affaire, le financier, âgé de 50 ans, condamné en première instance à 8 ans de prison ferme et à 10 millions d'euros d'amende pour son rôle de "trader" de l'escroquerie.

Gad Chetrit a disparu des radars judiciaires 

Gad Chetrit, l'autodidacte, qui menait grand train à Monaco jusqu'à son arrestation, et que les gendarmes avaient conduit menotté chaque jour jusqu'au palais de justice de Paris, a été remis en liberté le 3 septembre 2018 sur une erreur de procédure... Convoqué tardivement pour un appel consécutif à une demande de mise en liberté. 
La cour d'appel de Paris n'a pu dès lors que constater que le délai imparti était dépassé. Du coup, Gad Chetrit a recouvré la liberté et quitté le centre pénitentiaire de Meaux. 
On le dit aujourd'hui en fuite, en Israël ou en Turquie, selon les sources... Il sera assurément le grand absent de ce procès. Il a quand même versé 39 millions d'euros de cautionnement, là où la justice lui en réclamait 42.

Un avocat marseillais dans la tourmente 

Autre "appelant" de ce procès : l'avocat marseillais Arié Goueta, 41 ans, condamné à 5 ans de prison ferme en première instance, et qui défendra cher sa peau lors de ce second procès. 
Il est accusé d'être intervenu "à chacune des étapes de la commission des escroqueries", lors de la phase test, comme ensuite, lors de leur réalisation et lors du blanchiment des produits des fonds. 
Les fraudeurs créaient des sociétés bidons, se faisaient agréer comme "traders" auprès de la bourse carbone, baptisée "Blue next". 
Les sociétés étaient dirigées par des hommes de paille et se gardaient bien entendu de reverser la TVA de 19,6 % au fisc.

Comment l'État a tué la poule aux oeufs d'or 

Les escrocs renouvelaient ensuite l'opération autant de fois qu'ils le voulaient. En l'espace de huit mois, cette équipe, essentiellement composée de Marseillais aura réussi, via ces sociétés chimériques en forme de coquilles vides, à engranger des millions d'euros. 
Ce n'est qu'en juin 2009, maintes fois alertée par Tracfin, le gendarme antiblanchiment de Bercy, que la France a mis fin à l'arnaque en supprimant purement et simplement la TVA sur ces transactions, tuant du même coup la poule aux oeufs d'or.

Source Corse matin
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