Le « héros tranquille et modeste » dépeint par Serge Klarsfeld n’est plus. Le décès de Roger Fichtenberg a été rendu public par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, qui a communiqué « sa grande tristesse » après la mort de cette « grande figure de la Résistance juive ».
Né à Paris en 1921, Roger Fichtenberg a 19 ans quand sa famille, juive, fuit la capitale pour l’Allier.
En octobre, le statut des Juifs le prive de ses droits. En 1941, il s’engage auprès des Éclaireurs israélites de France. Cette organisation scoute s’est impliquée dans le sauvetage et la cache d’enfants juifs. Actions auxquelles Roger Fichtenberg a activement participé, rappelle la Fondation :
Il contribue à fonder la branche clandestine du mouvement, la « Sixième » et prend comme totem le nom de « Jaguar ». Sauvetage d’enfants juifs, faux papiers, tracts…
Passé en zone sud, Roger Fichtenberg s’active, dans le Sud-Ouest. « Il était basé à Moissac (Tarn-et-Garonne), mais il a contribué à cacher des enfants jusque dans la Drôme », situe la Fondation.
Engagé dans les Forces françaises de l’intérieur, il a été des combats pour la libération d’Agen, le 19 août 1944. Adjoint au commandant du Lot-et-Garonne, il est resté jusqu’à la fin de la guerre.
Rentré à Paris après-guerre, il s’est lancé dans l’industrie textile. En parallèle, il s’est engagé en politique.
En 1954, il adhère au Parti radical-socialiste puis au Mouvement des radicaux de gauche en 1973.
Suppléant d’un conseiller municipal du XIe arrondissement en 1977, il devient conseiller en 1983, réélu en 1989. De 1986 à 1992 et de 1997 à 1998, il sera conseiller régional d’Île-de-France.
Roger Fichtenberg a été décoré pour son engagement lors de la Seconde Guerre mondiale.
En 1983, il a été fait chevalier de l’Ordre national du Mérite, puis officier en 2001.
En 1990, il a obtenu les insignes de chevalier de la Légion d’honneur, puis ceux d’officier en 2014, remis par Manuel Valls, alors Premier ministre.
Il s’était également engagé dans le travail de mémoire inhérent à son parcours de résistant.
En 2015, il publiait Journal d’un résistant juif dans le Sud-Ouest, sur lequel il a travaillé avec la Fondation pour la mémoire de la Shoah.
Il y relate, grâce à ses notes de guerre et à des photos, les faits de résistance auxquels il a pris part.
Témoin direct de l’Histoire qu’il racontait dans les écoles, notamment celles du XIe arrondissement, il était des commémorations des armistices, en temps que responsable des Anciens combattants.
Une figure connue des élus de l’arrondissement, qui ont salué sa mémoire, à l’instar du maire PS François Vauglin : « Notre cœur pleure cet ami et compagnon de luttes, qui est toujours resté fidèle à ses valeurs. »
Comme lui, Anne Hidalgo a salué « l’ami » parti : « Sa croyance résolue en la capacité de l’Homme à faire le bien continuera de me guider. »
Source Actu
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