Trois demandeurs d'asile africains qui ont quitté Israël pour un "tiers pays" au courant de l'année écoulée faisaient partie des Chrétiens exécutés par l'Etat islamique en Libye, a rapporté une association de réfugiés mardi. Selon "Hotline for Refugees and Migrants", les victimes ont été formellement identifiées par des membres de leur famille. Les trois demandeurs d'asile étaient originaires d’Érythrée, et au moins l'un d'entre eux a été placé dans le centre de détention israélien de Holot (sud)...Analyse...
"T. a été envoyé à Holot pendant plusieurs mois avant de quitter Israël", a déclaré Messi, sa sœur, à Haaretz. La famille de T. l'a identifié dans une vidéo d’exécution que l'Etat islamique a postée sur Internet.
"T. est arrivé en Israël en 2007, il a décidé de partir en 2013 après que le ministère de l'Intérieur l'a convaincu que ce serait mieux pour lui", raconte encore Messi.
Selon elle, T. est allé au Ouganda puis au Rwanda d'où il a successivement été expulsé. Il s'est ensuite rendu au Soudan et enfin en Libye.
"De la Libye, T. a embarqué dans un bateau de réfugiés en direction de l'Europe. Le bateau a fait naufrage et il a été ramené avec les autres survivants en Libye où il a été emprisonné", explique Messi.
"Les rumeurs disent que l'Etat islamique les a enlevé alors qu'ils étaient en prison", ajoute-t-elle.
Messi dit qu'elle a essayé de dissuader son frère de partir d'Israël mais qu'il était déjà trop tard. "Il avait déjà signé les papiers du ministère de l'Intérieur".
Après avoir échoué avec la solution de l'enfermement dans différents établissements, Israël a annoncé en début d’année vouloir recourir à la solution d'un "pays tiers" pour accueillir les personnes d'origine africaine qu'il s'apprête à expulser.
Israël avait fait l'objet de nombreuses critiques internes et externes relatives au traitement des réfugiés africains.
Depuis le début de 2014, quelques 1.500 immigrants africains ou demandeurs d'asile ont quitté Israël pour un pays tiers, en plus de 7.000 autres qui sont retournés dans leur pays d'origine.
Les demandeurs d'asile érythréens et soudanais sont estimés à plus de 50.000 en Israël.
L'immigrant qui refuserait le départ volontaire, fera l'objet d'un entretien, et pourra être transféré dans un autre centre de détention comme n'ayant pas voulu coopérer à son départ en vertu de l'article 13 de la loi de la citoyenneté et de l'entrée en Israël.
Source I24News