Le président israélien Reuven Rivlin a reçu dimanche matin les responsables de la communauté arménienne à l'occasion du centenaire de la tragédie dont a été victime le peuple arménien en 1915. Le chef de l'Etat israélien a dénoncé le massacre du peuple arménien par les Turcs sans toutefois prononcer les mots "génocide" et "Turquie"...
Nous sommes résolus à mettre l'accent sur les faits, aussi terribles qu'ils furent, et nous ne nous y soustrairons pas: le peuple arménien a été victime a été la première victime de massacres de masse des temps modernes. Nous ne cherchons pas à incriminer qui que ce soit, mais à exprimer notre solidarité avec les victimes au regard des conséquences terribles du massacre", a déclaré le président Rivlin qui a aa souligné l'engagement du peuple juif pour la mémoire de ce massacre.
"Aujourd'hui, alors que des groupes extrémistes relèvent une fois de plus leurs têtes hideuses, nous devons nous rappeler que ce Mal n'indique pas la nature d'un pays spécifique ou d'un groupe ethnique unique. Nous ne devons pas permettre l'utilisation cynique de la rhétorique des droits de l'homme à des fins politiques.
Il y a deux semaines, Israël a marqué le Jour de l'Holocauste,
Après ce terrible Holocauste, il est de notre devoir en tant que Juif pour des
des raisons tant morales qu'humaines, de nous souvenir et de commémorer la tragédie du peuple arménien. Je suis très fier de vous recevoir ici à la résidence présidentielle à Jérusalem pour marquer ce jour", a déclaré le président.
Le consul honoraire d'Arménie a répondu en remerciant le président pour son invitation et a déclaré: "Nous sommes aujourd'hui les témoins d'un événement historique.
Le peuple arménien marque dans le monde entier le centenaire du génocide perpétré par les Turcs ottomans. Israël a été représenté pour la première fois par deux députés de la Knesset Nahman Shaï de l'Union sioniste et Anat Berko du Likoud.
Le massacre des Arméniens n'est pas un enjeu politique, mais moral. Et cette année je souhaite remercier le président pour avoir créé l'opportunité d'évoquer ce sujet dans sa demeure.", a déclaré Tsolag Momjian.
Au cours de la rencontre le patriarche arménien a néanmoins fait part de sa déception par le fait que l'Etat d'Israël n'utilise pas le mot "génocide" pour qualifier le massacre de son peuple.
A l'issue de la rencontre, le président Rivlin a souligné être sensible à la critique et estimé qu'il est du ressort de la direction politique israélienne de se prononcer l'assassinat en masse du peuple arménien. Selon lui, un débat sur ce sujet est impératif.
Il y a deux ans, alors qu'il était député du Likoud, Reuven Rivlin a prononcé un discours lors d'une séance plénière de la Knesset consacrée au 98ème anniversaire du génocide arménien." La Turquie a toujours été et sera toujours un allié d'Israël.
Les pourparlers avec la Turquie sont actuellement compréhensibles et nécessaires tant stratégiquement que politiquement, mais ces circonstances ne peuvent justifier le déni par la Knesset des malheurs d'une autre nation", déclarait Reuven Rivlin.
Israël rechigne pour des raisons diplomatiques et stratégiques à utiliser le terme "génocide" pour qualifier le massacre des Arméniens.
Jérusalem ne souhaite pas envenimer ses relations déjà particulièrement mauvaises avec Ankara et veut préserver son alliance stratégique avec l'Azerbaïdjan, ennemi juré de l'Arménie, qui possède une frontière commune avec l'Iran.
Par ailleurs, la direction politique arménienne ententretient actuellement des relations très étroites avec Téhéran.
Source I24News