Le parlement argentin a adopté mercredi une loi prévoyant l'indemnisation des victimes de l'attentat antisémite de l'Amia à Buenos Aires il y a plus de 20 ans. L'attentat perpétré le 18 juillet 1994 contre la mutuelle juive de l'Amia, le plus meurtrier de l'histoire argentine, avait fait 85 morts et 300 blessés. Pour Israël, les deux attentats de Buenos Aires visant la communauté juive, celui contre l'ambassade d'Israël en 1992 et celui de l'Amia en 1994, ont été ordonnés par le régime iranien...
Remo Carlotto, président de la commission argentine des droits de l'Homme, a annoncé que la compensation serait similaire à celle versée en faveur des victimes de la dictature militaire argentine (1976-1983) et de l'attaque anti-israélienne de 1992, qui avait fait 29 morts et 200 blessés. Les responsables argentins n'ont pas apporté plus de précisions, se bornant à indiquer que cette compensation prendrait la forme d'un seul versement unitaire aux proches des victimes, ainsi qu'aux blessés.
L'affaire de l'Amia est revenue sur le devant de la scène après que le procureur Alberto Nisman, en charge de l'enquête sur l'attentat, a été retrouvé mort le 18 janvier, soit quatre jours après avoir remis à la justice un dossier d'accusation contre la présidente argentine Cristina Kirchner.
Le procureur Nisman estimait que Mme Kirchner avait entravé l'action de la justice en concluant avec l'Iran un mémorandum prévoyant l'audition à Téhéran de dirigeants iraniens suspects, alors qu'il en demandait l'extradition depuis des années, et il souhaitait que des poursuites soient lancées contre elle.
Le 21 avril, la plainte pour entrave à la justice contre Mme Kirchner a été définitivement rejetée.
Le 6 août prochain doit débuter le procès pour entrave à l'enquête sur l'attentat, avec l'ancien président Carlos Menem (1989-1999) parmi les accusés.
Une enquête se poursuit parallèlement pour établir si le procureur Nisman s'est suicidé ou a été victime d'un meurtre.
Source L'Orient le jour