Le Bureau Central des Statistiques (Central Bureau of Statistics – CBS) d’Israël à Jérusalem a publié jeudi 16 avril une estimation de la croissance économique israélienne pour l’année 2014. Quoiqu’affaiblie par le dernier conflit armé à Gaza, pendant l’été 2014, le PIB israélien a connu son meilleur taux de croissance trimestriel depuis près de 8 ans, des résultats pour le moins inattendus...Analyse...
Après une faible croissance au troisième trimestre qui a directement suivi la guerre, le PIB a bondi pour atteindre un taux de croissance annualisé de 7% au quatrième trimestre 2014, selon la dernière estimation. Le pays avait connu un sursaut similaire après la deuxième guerre du Liban, à partir de la seconde moitié de l’année 2006 et début 2007.
Le conflit armé a largement affecté les mois de juillet et août 2014. Là où la croissance était de 2,7% au troisième trimestre en 2013, elle est de 0,4% pour la même période en 2014.
Suite aux tirs de roquettes, les sirènes ont paralysé l’activité commerciale et entraîné une baisse de la consommation des ménages qui restaient chez eux ou aux abris. La mobilisation massive de réservistes s’est soldée en une diminution importante de la main-d’œuvre et par conséquent, en un déclin de la productivité.
Malgré ces difficultés, le taux de croissance du PIB était de 0,4% au troisième trimestre de l’année 2014, soit une croissance effective fidèle aux estimations antérieures à la fin du conflit. Selon un sondage Reuters, les résultats pour le quatrième et dernier trimestre de 2014 avaient été estimés à 3,3%.
Après un bref ralentissement de l’activité, la croissance économique israélienne a donc rattrapé son retard avec une hausse largement supérieure aux estimations préliminaires et aux 2,8% de l’année précédente sur la même période.
La même étude par le Bureau Central des Statistiques a révélé une croissance de 2,3% au second semestre, après une croissance de 2,6% au premier trimestre, soit une différence minime entre les deux semestres malgré la dernière guerre de Gaza.
« Il est impressionnant qu’un pays parvienne à garder un niveau de croissance stable alors que tout le monde s’est confiné dans des abris pendant plus d’un mois » confirme Daphna Aviram-Nitzam, directrice de la recherche économique à Manufacturers Association of Israel (MAI), l’organe représentatif de tous les secteurs industriels en Israël, lequel avait estimé le préjudice porté par le conflit à la production industrielle à hauteur de 820 millions de shekels en plein milieu de l’Opération Bordure Protectrice.
« Cette année, les taux de croissance de l’industrie en général et de l’export seront largement supérieurs à ceux de l’année précédente » assure-t-elle, confiante.
Au cours du dernier trimestre de l’année 2014, l’export qui compte pour environ 40% de l’économie globale en Israël a subi une hausse de près de 9 points en passant de 0,6 au trimestre précédent à 9,5%, et la consommation privée, un autre indice majeur de croissance, a atteint 7,8%.
En dépit du conflit, le taux de croissance du PIB a été estimé à 2,97% sur l’ensemble de l’année 2014.
Une étude récente du Bureau Central des Statistiques prévoyait un taux de croissance du PIB de 3,5% en 2015, un chiffre largement supérieur aux estimations précédentes des autorités compétentes qui songeaient à 2,8% pendant le conflit l’été précédent.
Source SiliconWadi