La Banque d’Israël vient de relever sa prévision de croissance à 3,2% pour 2015 et 3,5% pour 2016 ; en revanche, l’investissement est à la traîne. Le ministre des Finances, qui prendra ses fonctions dans les semaines qui viennent, jouira d’un environnement favorable et de perspectives optimistes. Reste à savoir comment il utilisera les vents favorables pour relancer l’économie israélienne qui reste encore en dessous de son potentiel de croissance...
Après la tenue des législatives, la Banque centrale d’Israël a été la première à se montrer rassurante ; le taux d’intérêt directeur restera stable à 0,1% en avril. Exceptionnellement, les experts israéliens ont même estimé que le taux d’intérêt restera inchangé jusqu’à la fin 2015, avec une inflation nulle cette année.
CROISSANCE : L’OPTIMISME DE LA BANQUE D’ISRAËL
Quant à la croissance et le chômage, la Banque d’Israël a aussi amélioré ses prévisions. Le PIB israélien augmentera de 3,2% en 2015 et de 3,5% en 2016, soit un peu au-dessus des prévisions précédentes. Certains analystes estiment qu’en raison de la baisse des prix du pétrole dans le monde, de la dévaluation du shekel et des taux d’intérêt bas, la croissance de 2015 pourrait même être plus soutenue que la banque centrale ne la prévoit.
Autre bonne nouvelle : l’emploi aussi sera au rendez-vous de la croissance. En 2015, le taux de chômage sera moins fort que prévu (5,5%) ; il poursuivra aussi sa baisse en 2016 (5,3%).
Le message que la banque centrale adresse au prochain ministre des Finances est clair : l’économie israélienne est stable, les prévisions pour 2015 et 2016 sont favorables. Il ne reste plus qu’à profiter des bons indicateurs pour réorienter l’économie vers une croissance plus rapide et surtout plus égalitaire.
INVESTISSEMENTS : LA PRUDENCE DES STATISTIQUES
Les bonnes perspectives de la Banque centrale ont été tempérées par les derniers chiffres publiés par l’Institut israélien de la Statistique. Selon le bilan économique de 2014 qui vient d’être mis à jour, les investissements en capital fixe dans l’économie israélienne ont encore reculé de 3,1% en 2014. Dans certains secteurs, la chute des investissements a été plus brutale, comme les infrastructures (-23%) et le bâtiment (-13%).
Il faut donc faire faire preuve d’un optimisme modéré : car pour obtenir une croissance soutenue (supérieure à 3% en 2015 et 2016), la Banque centrale parie sur une reprise des investissements qui devraient augmenter de 2% en 2015 et encore de 7% en 2016. Pour l’heure, on est loin du compte ; à moins que la construction ne redémarre rapidement et que les investissements étrangers ne cessent d’affluer.
C’est bien là le principal enjeu économique qui attend le futur ministre des Finances à Jérusalem : il devra créer les conditions favorables à la relance de l’investissement, moteur essentiel du renforcement de la croissance.
Jacques Bendelac (Jérusalem)Source Israel Valley