Rassurer, d'une part, un allié américain pour le moins échaudé par la « nouvelle » position de Jérusalem vis-à-vis des Palestiniens ; et, de l'autre, l'électorat israélien qui attend des réformes socio-économiques de fond. Tels sont les deux principaux défis que devra relever Benyamin Netanyahu, dont le parti a obtenu une large victoire lors du scrutin législatif du 17 mars, mais qui doit encore trouver la formule gagnante...
Le chef du Likoud s'est vu hier confier le soin de former la prochaine coalition gouvernementale par le président de l'Etat, Reuven Rivlin. Celui qui a reçu lundi le soutien de 67 parlementaires, sur les 120 de la Knesset, dispose désormais d'un délai de quatre à six semaines (maximum) pour négocier avec les différents partis de son camp et opter pour un virage idéologique à droite ou pour une variante plus au goût de la communauté internationale.
Pour l'heure, la balance penche nettement en faveur de la formation d'un gouvernement homogène, estampillé de droite nationale et composé d'alliés naturels.
A savoir les partis religieux, le Foyer juif de Naftali Bennett et Israël notre maison d'Avigdor Liberman. Sans oublier Koulanou, le nouveau parti de centre droit, dont le chef de file, Moshé Kahlon, ex-Likoud et pivot de la future coalition, a d'ores et déjà reçu mardi l'engagement de Netanyahu qu'il obtiendrait les Finances.
Cette première « nomination » n'est pas neutre au lendemain d'une bataille électorale au cours de laquelle tous les partis se sont engagés à lutter contre la hausse du coût de la vie. Moshé Kahlon a promis de mener d'importantes réformes structurelles tant dans le secteur bancaire que dans celui du logement. Reste à savoir si son parti obtiendra aussi le portefeuille très disputé des Affaires sociales.
Parmi les autres inconnues pesant sur la coloration du quatrième gouvernement Netanyahu figurent l'attribution de la Défense, que se disputent Naftali Bennett et Avigdor Liberman, et celle des Affaires étrangères, que le Likoud voudrait aussi avoir sous son aile.
Seconde option, plus virtuelle : celle d'un d'élargissement au finish de la coalition vers le centre gauche. Un scénario fondé sur des rumeurs de prises de contact « secrètes » entre « Bibi » Netanyahu et le travailliste Yitzhak Herzog. Cette possibilité aurait l'avantage de plaire à la Maison-Blanche, qui a très mal perçu les propos de fin de campagne de Netanyahu, lequel s'est déclaré hostile à la création d'un Etat palestinien.
Mais rien ne permet encore d'affirmer que le trente-quatrième gouvernement d'Israël optera pour l'ouverture.
Par Nathalie HAMOU
Source Les Echos