Le gouvernement israélien prend un « pari potentiellement très dangereux » avec ses liens avec les Etats Unis, accuse un ministre du gouvernement. « Dans le domaine des liens sécuritaires et économiques, nous ne voyons pas de dommages significatifs pour le moment », analyse Yaakov Peri, le ministre de la Science du parti Yesh Atid, lors d’une interview accordée au Times of Israel. « En contraste, dans le domaine de la relation politique, à l’ONU, des choses comme ça pourraient causer de sérieux préjudices »...
Peri continue : « Cela pourrait être un pari très dangereux… Et vous savez, lorsqu’on parie, vous pouvez presque vous convaincre totalement que vous allez gagner, mais il n’y a aucun casino à ce jour qui a été battu. J’espère que nous ne sortirons pas de cela les grands perdants ».
Peri, un ancien chef du service des renseignements du Shin Bet, fait allusion au va-et-vient incessant des railleries lancées par le gouvernement Netanyahu et l’administration Obama, en grande partie autour de la question de la construction au-delà des lignes antérieures à 1967.
Ce phénomène a culminé la semaine dernière avec un fonctionnaire anonyme des États-Unis qui a traité le Premier ministre de « poule mouillée ». Suite à cela, le secrétaire d’État John Kerry a présenté des excuses au nom de l’administration Obama.
Peri, qui a assisté aux réunions clé du cabinet sur la sécurité intérieure en tant qu’observateur et non pas en tant que participant, a affirmé qu’il ne pensait pas que les dommages à la relation la plus vitale d’Israël étaient « nécessairement irréversibles. La question est de savoir combien de temps il faudra pour la réparer ».
Peri a déclaré qu’il aurait été, de loin, préférable d’éviter toute friction à cause de la situation sécuritaire périlleuse à Jérusalem, entre autres raisons. « Je souhaite que nous parvenions à réduire un peu les flammes de Jérusalem. Cela est très important, parce que sinon [la violence] se propagera en Judée et en Samarie » a-t-il averti.
« Ensuite, il sera nécessaire de commencer à parler d’intifada. Aujourd’hui, on est encore à un niveau de perturbations graves, d’escalade importantes mais on n’en est pas vraiment à une intifada », explique Peri, qui a dirigé le service de sécurité du Shin Bet pendant six ans en 1988, au moment où la première intifada faisait rage.
Peri a également affirmé qu’il est persuadé que, après les primaires au Likoud, le Premier ministre serait prêt à geler la construction des implantations et à prendre d’autres mesures pour faciliter un effort de paix dans la région – le seul cadre, selon l’évaluation de Peri, dans lequel il serait possible de faire des progrès pour résoudre le conflit israélo-palestinien.
Source Times Of Israel