jeudi 23 janvier 2014

Une cellule liée à al-Qaida démantelée à Jérusalem


Les services de sécurité israéliens ont annoncé mercredi avoir démantelé une cellule terroriste liée à al-Qaida qui, selon les indications livrées par trois suspects, envisageait de commettre des attentats à Tel-Aviv et Jérusalem. Selon le Shin Beth, ces hommes âgés de 22 à 31 ans auraient été recrutés sur Internet par un cadre de la nébuleuse djihadiste opérant depuis la bande de Gaza. Ces révélations interviennent alors que Benyamin Nétanyahou a menacé mardi de frapper militairement l'enclave palestinienne, afin de mettre un terme aux tirs de roquette qui se multiplient depuis quelques semaines contre le sud d'Israël.



Selon les informations communiquées par le Shin Beth, le «donneur d'ordres» Arib al-Sham aurait approché les trois suspects sur ordre direct du numéro un d'al-Qaida, Ayman al-Zawahiri. Deux d'entre eux, Iyad Abu Saara et Roubeen al-Najama, vivaient à Jérusalem-Est et disposaient d'un permis de résidence leur permettant de se déplacer librement en Israël. Le troisième, Alaa Ranem, résidait dans les environs de Jénine (Judée-Samarie). Leur recrutement se serait fait via Skype et Facebook, ainsi qu'au moyen d'un logiciel permettant de crypter les communications.
Un porte-parole du premier ministre israélien a précisé que cette cellule «planifiait notamment un attentat à la bombe contre l'ambassade des États-Unis». Selon l'agence israélienne de contre-espionnage, ils auraient aussi envisagé de mener des attentats suicides contre un centre de conférence à Tel-Aviv. Iyad Abu Saara aurait notamment été chargé de convoyer sur le sol israélien cinq terroristes munis de faux papiers russes, ainsi que de leur fournir des ceintures d'explosifs. Il aurait aussi été envisagé de kidnapper un soldat israélien, d'attaquer un bus reliant le centre de Jérusalem à la colonie de Maale Adumim ou encore de faire exploser un immeuble dans le quartier résidentiel d'Abou Tor, non loin de la vieille ville.
Les autorités israéliennes, qui ont lancé leur coup de filet le 25 décembre et ont ensuite attendu près d'un mois avant de le rendre public, n'ont pas précisé si une procédure judiciaire avait d'ores et déjà été engagée contre les suspects. On ne sait pas davantage sur quels éléments de preuve repose leur mise en cause, ni s'ils ont reçu l'assistance d'un avocat. Certaines associations de défense des libertés civiles dénoncent régulièrement les conditions dans lesquelles sont recueillis les aveux en matière de lutte antiterroriste.
Selon le Shin Beth, quoi qu'il en soit, ces arrestations constituent une nouvelle preuve qu'al-Qaida, longtemps tenu à l'écart du conflit palestinien, cherche désormais à s'implanter en Judée-Samarie. Au printemps 2013, un appel au djihad contre Israël a été lancé par Ayman al-Zawahiri. En novembre, l'Etat hébreu a annoncé avoir abattu trois combattants liés à l'organisation Majlis al-Choura al-Mudjahideen, proche d'al-Qaida.
Mercredi, un porte-parole du Hamas, la formation islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza, a accusé le gouvernement israélien d'avoir «fabriqué» les dernières arrestations pour mieux justifier une opération militaire contre Gaza. Ces dernières semaines, la situation n'a cessé de se tendre aux abords d'enclave palestinienne. Un ouvrier israélien y a été tué par un sniper à la veille de Noël et les tirs de roquettes, souvent suivis de raids israéliens, se sont depuis lors multipliés.
Mardi, Benyamin Nétanyahou s'est fendu d'une mise en garde éloquente à l'intention des différents groupes armés de Gaza. «Si le Hamas et les autres organisations terroristes ont oublié la leçon, celle-ci leur sera rappelée de façon brutale très prochainement», a menacé le premier ministre. Dans la foulée, le Hamas a annoncé avoir déployé plusieurs centaines d'hommes aux abords de la frontière afin d'empêcher les tirs, souvent attribués à des groupes concurrents.
Dans la nuit de mardi à mercredi, deux Palestiniens de Gaza ont été tués par une frappe israélienne. L'un d'eux était soupçonné d'avoir tiré une roquette la semaine dernière, en dépit des mises en garde formulées par l'armée israélienne, au moment même où l'ex-premier ministre Ariel Sharon était mis en terre.

Source Le Figaro