mardi 5 janvier 2021

La cavalière franco-israélienne Tressy Muhr pose ses valises en Normandie...


A 23 ans, après une saison au Haras des Grillons avec le colombien Carlos Lopez, suivie d'une année de transition passée au sein des écuries familiales, l'aixoise a posé ses valises depuis deux mois chez Pénélope Leprévost au cœur de la Normandie. Montant désormais sous couleurs israéliennes elle a choisi de rejoindre les écuries de celle qu'elle admire depuis longtemps. Rencontre avec une jeune femme épanouie dont les années à poney lui ont appris à garder les pieds sur terre......Interview.......

Que gardez-vous de vos années à poney ?

Cela m'a permis de toucher au haut niveau très vite. J'ai participé à des Coupes des Nations, où j'ai appris ce qu'était l'esprit d'équipe. J'ai aussi participé à des internationaux comme Bordeaux ou Equita'Lyon. Cela nous met dans le bain pour la suite si on a l'objectif de poursuivre à cheval. J'ai pris beaucoup d'expérience.

Quand on vous observe à cheval, vous semblez très impassible. C'est votre nature ?

J'essaie de ne pas trop me prendre la tête, je reste concentrée. J'ai coutume de dire 'si ça doit aller, ça ira' (rires). Ce n'est pas parce qu'on fait une barre que la vie est terminée. Quand j'étais plus jeune, je gérais moins bien cet aspect. Je voulais gagner, j'étais très compétitrice. En vieillissant, on apprend à se remettre en question, à mieux gérer ces situations. Mon frère (Robin, ndlr) et moi, on est un peu comme ça, on prend les choses 'à la cool'.

Est-ce que c'est l'influence de votre papa Eric ?

Je ne sais pas...on a débuté la compétition, on en a fait plein, et à force d'en faire...je crois que c'est notre caractère.

Comment s'est passé votre passage à cheval ?

J'ai monté à cheval et à poney quasiment en même temps. J'ai d'ailleurs participé aux Championnats d'Europe Children avant d'aller aux Championnats d'Europe poney. Cela m'a aidé par la suite. La transition a été beaucoup plus progressive, d'autant que les derniers poneys que j'ai monté étaient de petits chevaux.

Vous avez très vite travaillé en partenariat avec des éleveurs. Est-ce que ça vous a aidé à vous professionnaliser ?

Cela nous a d'abord permis de monter beaucoup de chevaux et poneys confiés au travail. Grâce à ça, nous nous sommes faits connaître et nous avons développé notre activité. ça nous a aussi appris à collaborer avec des éleveurs et des propriétaires, au-delà de la partie équitation. 
J'ai ensuite travaillé avec Jean-Luc Leboucher de l'élevage des Islots, et ensemble nous avons vendu pas mal de produits. Cela nous a appris à gérer le départ des chevaux. Quand on est jeune, c'est toujours un peu difficile d'accepter tout ça, puis ça devient normal.

Vous avez opté pour la nationalité israélienne, notamment pour bénéficier de davantage de sélections en internationaux. Est-ce que ça vous a réellement aidé à progresser ?

Ce n'est pas parce qu'on devient israélien qu'on va aux Jeux Olympiques (rires). Moi, ça m'a ouvert des portes. Je n'avais pas forcément des chevaux prêts pour participer à des championnats. 
Grâce à ma nationalité, j'ai pu participer aux Championnats d'Europe jeunes cavaliers à Fontainebleau. Je n'ai pas gagné mais cela a permis à mon cheval de se confronter à ce niveau d'épreuves. Il a engrangé de l'expérience, j'ai pu l'emmener sur des CSI3*/4*, et par la suite j'ai pu le vendre. Représenter Israel ne change pas tout mais m'a ouvert des portes.

Echangez-vous avec vos compatriotes ?

Lorsque nous sommes sur les mêmes concours, on essaie de dîner tous ensemble, on échange, il y a une bonne équipe. Évidemment il y a peu de concours où nous nous retrouvons. L'an dernier, Danielle Goldstein est descendue à St Tropez et nous avons bien discuté.

En 2019, vous avez passé environ un an au Haras des Grillons. Comment s'est faîte cette rencontre ?

Je ne connaissais pas vraiment Carlos Lopez (le cavalier du haras, ndlr). J'y suis arrivée par l'intermédiaire d'amis communs. Il m'a contactée au moment où je n'avais pas beaucoup de chevaux chez moi, je venais d'obtenir mon bac et mon BE. J'ai fait un essai d'une semaine, nous nous sommes plutôt bien entendus et je suis parti là-bas avec mon cheval.

Qu'avez-vous retenu de ce séjour ?

Carlos a sa méthode. Même s'il y a des choses qui me correspondent et d'autres moins dans son équitation, cette expérience m'a beaucoup appris.

En intégrant l'équipe de Pénélope Leprévost en novembre dernier, vous êtes passée à un style diamétralement opposé ?

Oui c'est vrai. Cela me fait voir toutes les méthodes. Celle de Carlos marche, on ne peut pas dire que ce n'est pas la bonne. C'est intéressant de toucher un peu à tout. De cette façon, on se découvre aussi. On voit ce qui nous correspond et ce qui nous correspond moins.

Entre-temps, vous êtes retournée dans les écuries familiales. Vous aviez besoin de vous ressourcer ?

Il est arrivé un moment où je n'avais plus beaucoup de chevaux à monter aux Grillons. En plus j'avais vendu mon cheval, alors je me suis dit que c'était le moment de changer, de voir autre chose. Je suis rentrée chez moi. Je voulais reconstruire un piquet en achetant de jeunes chevaux.

Comment avez-vous rencontré Pénélope ?

Je participais au concours de St Tropez et Pénélope est venue me voir pour me proposer de travailler avec elle. Je suis donc allée chez elle quelques jours, tout s'est bien passé et voilà...!

Qu'est-ce qui vous a séduit chez elle ?

D'abord c'est une femme comme moi. C'est bien de travailler avec quelqu'un qui nous ressemble un peu dans la façon de monter. C'est plus facile de s'identifier à Pénélope qu'à Carlos. Nous avons toutes les deux le même gabarit. L'équipe des écuries et son fonctionnement m'ont tout de suite plu. Et surtout elle a bien voulu de moi... (rires).

Lorsque vous étiez junior, Pénélope faisait déjà parler d'elle. Ce n'est pas un peu 'bizarre' de se retrouver chez son 'idole' ?

Au début on se dit 'waouh'. C'est un peu un rêve d'enfant qui se réalise.

Quel est votre rôle au sein de l'écurie ?

Je suis cavalière concours. Je monte essentiellement des chevaux de 5 à 8 ans. Elle veut se concentrer sur le haut-niveau. Je monte donc les autres chevaux, y compris ceux pour le commerce. On se répartit les chevaux selon ceux qui nous correspondent.

D'avoir travaillé essentiellement avec votre père comme coach, n'est-ce pas un peu confortable ?

Oui, on se connaissait par cœur. Mais ça ne me dérange pas de travailler avec d'autres personnes. J'accepte assez bien la critique, les remarques. Justement, avec mon père, on se connaissait tellement qu'on se disait des choses qu'on n'aurait pas dites à d'autres avec qui il y a plus de retenue (rires).

Y voyez-vous plus clair dans votre avenir ?

Je me plais bien chez Pénélope et j'espère sincèrement que ça va durer longtemps. Je suis très à l'écoute de ce qu'elle me dit afin de la satisfaire. Elle doit pouvoir me faire confiance et j'ai confiance en ce qu'elle me dit. Il y a un vrai dialogue. Quand on fait ce qu'on aime dans ces conditions, c'est assez agréable.


Source L'éperon Magazine
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