Si nous pensons au coronavirus en Chine, nous faisons écho à une autre épidémie d’aujourd’hui, la recrudescence des actes antisémites. Le Moyen Âge avait la main lourde. Dès 1348, la peste entraîne des violences antijuives en Provence. Tout commence à Toulon dans la nuit du 13 au 14 avril 1348.......Détails........
Surgie du milieu de XIVe siècle, la peste noire, principalement bubonique, fait encore claquer des dents !
Cette pandémie touche l’Europe, l’Asie, le Moyen-Orient, le Maghreb et peut-être l’Afrique subsaharienne.
C’est un fléau, une véritable hécatombe : elle tue pratiquement la moitié des Européens en cinq ans (1347-1352), soit environ vingt-cinq millions de victimes, comme un sort jeté à la civilisation européenne. La peste reviendra par vagues jusqu’au début du XIXe siècle.
Antisémitisme
Si nous pensons au coronavirus en Chine, nous faisons écho à une autre épidémie d’aujourd’hui, la recrudescence des actes antisémites. Le Moyen Âge avait la main lourde.
Dès 1348, la peste entraîne des violences antijuives en Provence. Tout commence à Toulon dans la nuit du 13 au 14 avril 1348. Quarante Juifs sont tués et leurs maisons pillées.
Les massacres gagnent Manosque, Narbonne et Carcassonne. La foule stupide massacre, brûle, noie… Plusieurs centaines de Juifs sont brûlés vifs lors du pogrom de Strasbourg le 14 février 1349, d’autres sont jetés dans la Vienne à Chinon.
On les accuse d’empoisonner les puits, alors que les meurtriers auraient pu se rendre compte qu’ils mouraient comme tout le monde. Même le pape Clément VI d’Avignon le proclame.
La folie se propage à l’Europe. Six mille Juifs sont tués à Mayence. Rien n’arrête les fous !
En Angleterre, les Juifs sont accusés, mais non persécutés, à cause de leur évidente pauvreté (leurs banquiers et riches commerçants ont été expulsés par Édouard Ier en 1290).
En Scandinavie, on les accuse aussi d’empoisonner les puits… Mais il n’y a pas de Juifs en Scandinavie !
N’en déplaise aux antisémites (voire certains antisionistes), la « question palestinienne » n’existait pas à Mayence ou Strasbourg en 1348. Israël ne verra le jour qu’en… 1948 ! Six siècles plus tard…
Chut…
Il existe d’autres pics d’épidémie. Par exemple, en 1720 à Marseille, 40.000 habitants succombent (près de 100.000 en Provence), suite à la peste ayant été amenée par un bateau.
En 1832, le choléra ravage la région, comme on le voit dans le superbe roman de Giono Le Hussard sur le toit. Polio (France, 1954), virus Ébola, coronavirus… Heureusement que certaines maladies ont été éradiquées grâce à la vaccination…
Braquons notre projecteur sur une dernière épouvantable épidémie frappant le monde au début du XXe siècle : en 1918, la grippe espagnole !
En fait, pas espagnole du tout ! C’est simplement que l’Espagne est neutre lors de la Première Guerre mondiale.
Dès lors, elle ne censure pas ses informations, et déclare sans problème ses « grippés » ! Au contraire des belligérants, ne voulant pas donner d’espoir à l’ennemi, ou ruiner le moral de leurs troupes.
Cette épidémie va se révéler encore plus meurtrière que la peste noire du Moyen Âge.
Et même, avec 50 à 100 millions de morts sur l’ensemble de la planète en à peine plus d’un an, (250.000 en France), plus meurtrière que la guerre elle-même !
Le virus serait venu de Chine, des États-Unis (plausible), d’Europe, voire d’Allemagne : une nouvelle invention de l’ennemi !
Une deuxième vague, bien plus meurtrière, s’abattra sur l’Europe à la fin de l’été. Le virus, qui a muté, est beaucoup plus létal.
Deux curiosités : les habitants de New York suspectent un gaz diffusé à partir de sous-marins allemands ! À l’automne 1918, la Ville de Paris rassemble 500 hectolitres de rhum pour combattre le virus, l’alcool est délivré sur prescription médicale !
Moins drôle : on estime que 50 % de la population mondiale aurait été infectée. L’Afrique et l’Asie payent le plus lourd tribut. Voici pour la pandémie la plus grave du monde moderne…
Elle aura ses morts célèbres : le peintre Egon Schiele passe à l’âge de 28 ans, trois jours après sa femme enceinte. Le pionnier de l’aéronautique Léon Morane décède à 33 ans.
Edmond Rostand succombe à 50 ans. Et notre cher grand poète Guillaume Apollinaire à 38…
Déjà amoindri par un éclat d’obus à la tête, il ne survit pas à la grippe espagnole qui l’étouffe le 9 novembre 1918…
« Les démons du hasard selon le chant du firmament nous mènent, à sons perdus leurs violons font danser notre race humaine sur la descente, à reculons… »
Source La nouvelle republique
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