jeudi 13 février 2020

Comment Israël combat la stratégie palestinienne d’internationalisation du conflit.....


Mahmoud Abbas a échoué à obtenir, mardi, un vote du Conseil de sécurité dénonçant le plan de paix israélo-américain. Maigre consolation, il a reçu le soutien d’Ehud Olmert. « C’est un homme de paix, opposé au terrorisme et c’est le seul partenaire avec lequel nous pouvons traiter », a affirmé l’ancien Premier ministre israélien à l’occasion d’un point presse, où il siégeait à côté du leader palestinien.......Détails........


Ehud Olmert rêve de voir Benjamin Netanyahu condamné par la justice. Il jette donc un pavé dans la mare à l’approche des législatives israéliennes, tout en rappelant qu’il a été à deux doigts de signer la paix avec Mahmoud Abbas. Et peu importe si le dirigeant de 84 ans, contesté même en "Palestine", incarne plus le passé que l’avenir de son peuple.
La venue d’Abbas à New York apparaît surtout comme une sempiternelle tentative d’obtenir le soutien de la communauté internationale dans le combat pour la reconnaissance des droits des Palestiniens. 
Le dirigeant palestinien a joué sur l’hostilité des Européens - non déclarée publiquement de peur de s’attirer le courroux de l’impétueux président américain - à propos du plan Trump. 
Il a obtenu des victoires symboliques avec la condamnation de cette initiative par la Ligue Arabe, l’Organisation de la coopération islamique (OIC) et de l’Union africaine (UA). 
Il demande que le Quartet (Etats-Unis, Union européenne, Russie et ONU) reprenne en main une médiation et organise une grande conférence pour la paix.

Délégitimation

Sa croisade internationale bat toutefois de l’aile en raison de l’activisme diplomatique israélien et de l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. Israël s’est rapproché de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis, du Tchad, du Soudan… 
Et les Etats-Unis torpillent systématiquement les initiatives palestiniennes. 
Cette semaine, ils ont fait bloquer le projet de résolution hostile à l’initiative de paix à travers des pressions extrêmes.
Tel Aviv, avec le soutien américain et des lobbys pro-israéliens, a aussi entrepris une stratégie de délégitimation systématique des organisations jugées défavorables à ses intérêts.
Israël et les Etats-Unis ont quitté l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) en décembre 2018 après y avoir suspendu, au préalable, leurs contributions financières. 
Le conflit israélo-palestinien s’y était invité en 2011 lorsque la Palestine est entrée comme 195e membre de l’organisation.
La querelle s’est envenimée en juillet 2017 après une décision de l’Unesco de classer la vieille ville d’Hébron, en Judée Samarie, comme site palestinien d’une « valeur universelle exceptionnelle » !
Benjamin Netanyahu avait qualifié cette décision de « délirante », accusant l’organisation onusienne de réécrire l’histoire en niant celle des juifs à la ville.
L’Etat israélien mène aussi la guerre contre ceux qui mènent ou prônent le BDS (Boycott, désinvestissement et sanction), contre son pays. 
« Pendant longtemps, on a pensé qu’il ne fallait rien faire sur le boycott économique en pensant que cela ferait de la publicité à nos adversaires, explique un responsable du ministère des Affaires stratégiques à Jérusalem. Nous avons changé d’avis et décidé de ne plus rien laisser passer. »
Une équipe dédiée au sein de ce ministère, rattaché au Premier ministre, travaille à l’analyse du BDS. 
La stratégie adoptée est celle du « naming and shaming » qui vise à délégitimer les personnalités qui siègent au comité national du BDS, et ceux qui financent ses activités. 
Un premier rapport, publié en févier dernier, a dévoilé le passé ou le lien d’activistes pro-BDS avec des organisations comme le Hamas et le Front populaire de libération de la Palestine. 
En septembre dernier, le ministre Gilad Erdan a dénoncé la nature antisémite du BDS devant le Parlement européen. 
C’était lors d’un événement organisé par le groupe de pression Europe Israel Public Affairs (Eipa) à Bruxelles.

La CPI dans le collimateur

L’Etat israélien décrédibilise actuellement la Cour pénale internationale (CPI) dont la procureure, Fatou Bensouda, a ouvert une « situation » concernant la Palestine. 
En toile de fond, la possibilité pour son bureau d’enquêter sur des « crimes de guerre » commis par l’armée israélienne. 
Pour le bureau du procureur israélien, la juridiction internationale est incompétente car « il n’existe pas d’Etat palestinien souverain », une des conditions préalables pour demander l’ouverture d’une enquête.
Les conseillers de Benjamin Netanyahu voyagent dans les capitales pour sensibiliser les journalistes. 
Ils rencontrent aussi des spécialistes du droit international, comme les avocats de Laurent Gbagbo qui ont obtenu l’acquittement de leur client devant la juridiction internationale et en connaissent bien les rouages.
Objectif : trouver des relais pour dénoncer l’instrumentalisation politique de la CPI. 
Les avocats de Laurent Gbagbo ont signé deux tribunes dans le Jerusalem Post, l’année dernière, expliquant les enjeux d’une poursuite devant par CPI pour Israël. 
Selon eux, la remise en question des actions militaires israéliennes et des colonies est de nature à contester la légitimité de l’État d’Israël. Ce dernier a déjà renversé la problématique.
« La CPI pourrait être l’outil de délégitimation ultime de la Palestine, estime un avocat plaidant devant la CPI. Cela rentre dans la stratégie globale de Tel Aviv au niveau politique, diplomatique et juridique. ​»

Source L'Opinion
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