Jeremy Corbyn, le leader du Parti travailliste, est accusé de ne pas avoir assez agi pour lutter contre l’antisémitisme au sein de sa formation. Une manifestation a eu lieu devant Westminster lundi après-midi......Détails........
Jeremy Corbyn a dû s’excuser lundi. Encore une fois. En 2012, le chef du Parti travailliste, qui n’était pas dans l’équipe dirigeante à l’époque, avait pris la défense d’un artiste auteur d’une peinture murale considérée par beaucoup comme antisémite.
“Un sujet toxique”, comme le décrit The Guardian qui revient “le hanter”, six ans plus tard, explique le quotidien israélien Haaretz.
Mais c’est sa formation tout entière qui est accusée de faire preuve d’antisémitisme depuis plusieurs années, confondant critique de la politique d’Israël et attaque des juifs.
Sur la BBC Radio, Jonathan Goldstein, le président du Jewish Leadership Council, a notamment déclaré qu’“à tort ou à raison, Jeremy Corbin est désormais la figure d’une culture politique antisémite basée sur une haine obsessive d’Israël, de théories du complot et de fake news”.
“Je reconnais que l’antisémitisme a surgi au sein du Parti travailliste et qu’il a trop souvent été traité comme une série de cas isolés”, a d’ailleurs admis M. Corbyn.
“Je ne serai jamais autre chose qu’un fervent opposant à l’antisémitisme”, a-t-il précisé sur son compte Twitter.
Une manifestation sans précédent
Il s’est excusé “alors qu’il subit une intense pression de la part des membres de son propre parti et plus largement de la communauté juive suite son échec à régler le problème de l’antisémitisme” du Labour, résume The Guardian.
Deux organisations juives ont organisé lundi après-midi une manifestation à l’extérieur de Westminster afin de signaler leur mécontentement et de remettre une lettre ouverte aux élus.
Lors de la manifestation, John Mann, lui-même membre du Labour, a attaqué sa formation politique, qui “n’a aucune raison d’exister si elle ne se dresse pas contre la discrimination et le racisme”, rapporte The Times.
“Il est triste que les juifs britanniques se sentent obligés de venir à Westminster pour se dresser contre les préjugés dont ils sont victimes dans le Royaume-Uni du XIXe siècle”, commente The Daily Telegraph, titre conservateur.
« C’est sans précédent », analyse Haaretz, rappelant que “les leaders de l’establishment juif britannique sont notoirement discrets et évitent en général toute forme de polémique”.
Les partisans de Corbyn avec qui la BBC a échangé estiment quant à eux qu’il s’agit d’une “tentative de saper son leadership plutôt qu’une réelle préoccupation”.
“Pas de happy end à cette saga de l’excuse”
La presse anglaise n’a toutefois pas épargné le leader travailliste. “Plutôt que de vaguement promettre de combattre l’antisémitisme, Corbyn devrait se demander pourquoi ceux qui n’aiment pas les juifs semblent penser que son parti est fait pour eux”, interroge The Times.
Pour le Financial Times, le chef de l’opposition a donné “une réponse inadéquate”.
Le quotidien de la City doute même de la sincérité de ses excuses. “L’un des traits les plus attrayants de sa personnalité, c’est qu’il a du mal à dire des choses auxquelles il ne croit pas. Ce qui signifie que son silence jusqu’ici a été très éloquent”, précise une tribune du journal.
“Il n’y aura pas de happy end à cette saga de l’excuse”, prédit Haaretz. Selon le quotidien israélien, à 68 ans, Jeremy Corbyn est trop vieux pour changer. “Mais même après son départ, il semble inévitable que les relations entre les juifs britanniques et une partie de la société anglaise qui se vante d’être antiraciste soit dégradées pour plusieurs années.”
Source Courrier International
Suivez-nous sur FaceBook ici: