La tournée controversée d'un chef milicien irakien au Liban-Sud, initiée par le Hezbollah, continue de faire des remous. Kaïs Khazaali a justifié samedi sa visite en affirmant qu'elle "vise à montrer la solidarité entre les peuples arabes et musulmans face à l'occupant sioniste"......Détails........
Il réagissait aux propos du Premier ministre libanais Saad Hariri qui a affirmé plus tôt dans la journée que cette visite constitue une "violation des lois libanaises", sans préciser exactement à quel titre.
M. Hariri a indiqué avoir ordonné aux autorités de mener une enquête et "de prendre des mesures pour empêcher (M. Khazaali) d'entrer (de nouveau) au Liban".
Kaïs Khazaali, fondateur et chef de la puissante milice irakienne Assaïb Ahl al-Haq (La ligue des vertueux), soutenue par l'Iran, a visité des zones du sud du Liban vêtu d'un uniforme militaire, selon des images d'une vidéo circulant sur les réseaux sociaux.
"Nous déclarons que noius sommes prêts à être unis avec les Libanais et la cause palestinienne face à l'occupation israélienne", déclare-t-il sur cette vidéo.
L'Etat hébreu avait retiré ses forces du sud Liban en 2000 après 22 ans d'occupation mais le Liban et Israël restent techniquement en état de guerre et des incidents ont parfois lieu le long de la ligne de cessez-le-feu.
En 2006, Israël avait mené une violente guerre contre le Hezbollah, faisant 1.200 morts côté libanais.
Dans son communiqué, le responsable irakien souligne que la visite qu'il a effectuée vise à "montrer à l'entité sioniste que nous sommes prêts à affronter toute attaque de sa part contre le sol libanais".
L'ex-ministre de la Justice, Achraf Rifi, avait également réagit sur Twitter contre la tournée du milicien irakien au Liban-Sud.
"La tournée sponsorisée par le Hezbollah et effectuée par Kaïs Khazaali à la frontière est un message de défi et une atteinte à la souveraineté du Liban et aux décisions internationales.
Elle torpille le principe de distanciation et les effets de la réunion de Paris, et montre que l'autorité est en fait entre les mains du Hezbollah et du projet iranien. Le Liban est-il devenu une République du Hachd el-Chaabi sous couverture officielle?
Quelle est la position du président de la République, Michel Aoun, et du Premier ministre, Saad Hariri ?", a écrit M. Rifi sur Twitter.
Il n'était pas clair où exactement Kaïs Khazaali a effectué sa tournée au Liban-Sud. Selon le communiqué du bureau de presse de M. Hariri, la vidéo dans laquelle apparaît le responsable milicien irakien a été tournée il y a six jours.
Cette polémique intervient le jour même où le Premier ministre irakien, Haider al-Abadi, a annoncé "la fin de la guerre" menée depuis trois ans par les forces gouvernementales contre l'EI en Irak.
Saad Hariri avait démissionné le 4 novembre en Arabie saoudite, accusant l'Iran et le Hezbollah d'imposer leur mainmise sur le Liban.
Il est revenu sur sa démission le 5 décembre, après avoir obtenu des garanties de la part des formations politiques concernant la distanciation du Liban par rapport aux conflits régionaux.
Vendredi, le Groupe international de soutien au Liban (GISL), réuni à Paris en présence notamment de M. Hariri, du président français Emmanuel Macron, et du chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson a, entre autres, appelé à l'application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l'Onu qui prévoit le désarmement des milices libanaises.
Source L'Orient le Jour
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