" Une ligne du poème qui a accompagné l'enterrement de Naftali Frenkel m'a touché droit au coeur comme une flêche : "les mères chantent. Un poing qui s'abat comme un orage. Un grand silence ". Ces mots écrits par Alterman semblent écrits pour elles. Cette même nuit je n'ai pas réussi à m'endormir. J'ai composé la musique de cette chanson avec les larmes qui coulaient sur les touches. Aujourd'hui nous sommes trois chanteuses à chanter, trois mères, en la mémoire de ces garçons, et pour elles"...
Raheli, Bat Galim et Iris, cheres amies,
Le jour de l'enlevement de vos enfants, il y a un an, nous a tous frappe. Nous avons tous des enfants qui reviennent de l'ecole, du college, du lycee, de cours ou de reunions - c'est une chose habituelle. Naftali, Gil-Ad et Eyal ne sont pas rentres. Les jours sont passes, les prieres et les demandes ont ete entendues dans tout le pays.
Je me souviens la grande manifestation de soutien au Kikar Rabin, nous etions tous la-bas avec vous, avec notre corps et notre coeur. Il y a eu des moments d'unite comme cela faisait des annees que nous n'en avions pas connu, un jour d'enlacement collectif - puis nous avons appris la nouvelle. Nous etions tous perdus.
Parmi les eloges, je me souviens de celui du rav Shai Piron, le ministre de la culture de l'epoque. Il y a une phrase qui m'a frappe particulierement dans ce qu'il a prononce, une citation issue d'un poeme de Nathan Alterman "Ha'em hashlishite" (la troisieme mere), dont les mots m'ont touche droit au coeur comme une fleche.
Quand le jour est tombe et que je suis rentree a la maison, j'ai cherche le poeme en entier. C'etait comme si les mots ecrits il y a de si nombreuses annees par Alterman avaient ete ecrits pour vous. Cette meme nuit je n'ai pas reussi a m'endormir. Je suis restee assise dans mon bureau a cote du piano, avec les larmes qui coulaient sur les touches.
Pour vous, en leur memoire,
Pendant l'annee ecoulee je n'ai pas touche a cette chanson, c'etait trop dur pour moi de la publier. Mais au fur et a mesure que l'annee avancait quelque chose en moi me criait de sortir cette chanson pour vous. En leur memoire. J'ai propose a Itsik Weiss, qui dirige l'ecole de musique 'Mizmor' qui se trouve a Givat Washington, de la produire avec de jeunes artistes de 'Mizmor'.
Il est rare pour moi d'ecrire une chanson pour de telles raisons. Meme l'enregistrement de cette chanson sous la production d'Itsik fut une aventure particuliere pour moi.
Nous sommes trois meres a chanter dans le clip, trois chanteuses : deux femmes de talents qui ont ete diplomees par cette ecole, Lia Arzoni et Mihal Molodik, et moi. Des eleves de l'ecole ont aussi participe au clip, comme Hadass Frenkel qui est la cousine de Naftali, et la percussionniste Einat Harel, qui est la voisine de la famille Ifrah a Elad.
Raheli - ma vieille amie et ma professeur de guemara, Bat Galim, nous nous connaissons depuis que tu m'as invitee a me produire dans ta localite, et Iris, que j'ai eu la chance de connaitre il y a peu - toute l'annee vous avez ete des heroines, vous avez accompagne tout le peuple d'Israel vers des actes et de l'amour sans rien en echange.
Cette chanson vous est dediee a vous et a vos familles, avec un grand calin et l'amour d'une mere - pour des meres.
Votre amie,
Hagit Kfir.
Par David Goldstein
Source Haabir-haisraeli.over-blog