dimanche 28 juin 2015

Rawabi, une ville palestinienne sera inaugurée après le Ramadan


Le mois prochain, les 700 premiers propriétaires pourront prendre possession de leur nouvel appartement. Prix moyen: 100.000 dollars un cinq pièces. Flambant neuf, la ville nouvelle de Rawabi somnole sous le soleil de l’été. Achevée il y a un an et demi, son inauguration a dû être reportée pour des « raisons administratives » : les promoteurs palestiniens viennent seulement d’obtenir des autorités israéliennes l’autorisation de relier les appartements au réseau d’eau...


JUSQU’À 40 000 HABITANTS

C’est dans le courant du mois de juillet, juste après la fête du Ramadan, que les premiers propriétaires vont recevoir les clés de leur appartement. Entre Naplouse et Ramallah, la ville de Rawabi est un projet unique en son genre ; c’est la première ville nouvelle qui voit le jour sur le territoire de l’Autorité palestinienne, à l’image de Modiin, la ville nouvelle israélienne qui lui ressemble étonnement.
Dans un premier temps, la ville comprendra 25.000 habitants, et son extension lui permettra de s’agrandir jusqu’à 40.000 habitants. Le prix de vente d’un quatre pièces est de 65.000 dollars et il monte jusqu’à 200.000 dollars pour un duplex de luxe. Rien à voir avec les prix de l’immobilier pratiqués en Israël : on comprend pourquoi de nombreux Arabes israéliens ont choisi Rawabi pour leur futur lieu de résidence.

PAS UNE VILLE-DORTOIR

À l’inverse de sa sœur jumelle israélienne Modiin, Rawabi ne sera pas une ville-dortoir : « ce sera un centre d’emplois, de distractions et de tourisme » assure Amir Dejani, un des promoteurs du projet. Il est vrai que la ville comprendra une zone industrielle, un théâtre, des salles de cinéma et des centres commerciaux.
Cette ville est le résultat d’une initiative privée prise, en 2007, par un homme seul : Bahar El-Masri, millionnaire palestinien de Naplouse.

Avec l’aide des capitaux du gouvernement du Qatar, il a investi 1,2 milliard de dollars dans la construction de Rawabi. L’autorité palestinienne s’était engagée, en 2008, à investir dans les infrastructures, mais El-Masri n’a pas reçu un centime du gouvernement de Ramallah.

ÉTAT EN GESTATION

« Même les Israéliens ont bloqué le projet pendant un an et demi » se plaint Bashar El-Masri : « ils ont refusé de nous brancher à l’eau potable, ce qui nous a presque conduit à la faillite ». « Sans compter qu’il nous a fallu deux ans pour obtenir d’Israël le droit de construire une route d’accès au chantier » renchérit-il.
Aujourd’hui, le projet va enfin pouvoir s’achever. Dans une certaine mesure, Rawabi symbolisera l’État palestinien en gestation ou, tout au moins, l’État que les promoteurs du projet voudrait voir : un pays laïc et tolérant, une « Silicon Valley » palestinienne où il ferait bon vivre et bon travailler.
 
Jacques Bendelac (Jérusalem)
Source Israel Valley