lundi 29 juin 2015

Un Centre européen du judaïsme en construction à Paris, « symbole d’espoir »


La construction du Centre européen du judaïsme vient de débuter dans le XVIIe arrondissement de Paris, où ce bâtiment doit ouvrir au printemps 2017, a-t-on appris dimanche auprès du Consistoire, qui y voit un «symbole d’espoir» pour la présence des juifs en Europe. La France compte la première communauté juive d’Europe, forte d’un demi-million de membres mais éprouvée par la résurgence de l’antisémitisme et les attaques jihadistes de 2012 à Toulouse, puis de janvier dernier contre un supermarché casher à Paris...


La France a fourni le plus gros contingent à l’émigration vers Israël, l’aliyah, en 2014, avec plus de 6.000 migrants. Une nouvelle hausse est attendue cette année, avec 8.000 à 8.500 départs.
«Notre rôle est de comprendre ceux qui partent, de les accompagner le mieux possible dans leur choix personnel. Mais je dis aussi à ceux qui restent que nous sommes là pour les soutenir dans leur avenir en France», a déclaré à l’AFP Joël Mergui, président du Consistoire central et du Consistoire de Paris.
Une «soirée des fondateurs» du Centre européen du judaïsme (CEJ) doit marquer symboliquement le lancement du chantier lundi soir à l’Hôtel de Ville de Paris, en présence du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve et de la maire Anne Hidalgo (PS).
«Je ne voulais pas qu’on puisse partir cet été en vacances, clôturer cette année particulièrement dramatique pour la France et pour la communauté juive sans pouvoir donner une note d’espoir», a fait valoir Joël Mergui.
«Ce sera un bâtiment important dans un secteur parisien où s’est développé une importante communauté juive - le XVIIe, Levallois, Neuilly», a ajouté le responsable communautaire.
Le centre sera situé à l’angle de la rue de Courcelles et du boulevard de Reims, non loin du périphérique.
Le CEJ comprendra trois entités sur une surface totale de près de 5.000 m2: une partie cultuelle autour d’une synagogue, un secteur institutionnel avec des bureaux et surtout un pôle culturel de 2.500 m2 comprenant des salles de spectacle et d’exposition.
Le coût prévisionnel est de 10 millions d’euros, dont 2,7 millions supportés par des fonds publics (État et région) pour la partie culturelle du projet. La ville de Paris a mis le terrain à disposition du Consistoire dans le cadre d’un bail emphytéotique (longue durée).
«On doit donner un écrin à ce nouvel élan qu’on entend donner au judaïsme français», a estimé Joël Mergui. «Il eût été facile de renoncer à ce projet en disant que les juifs s’en vont. C’est un autre message que j’ai voulu donner à la France et aux juifs: c’est nous qui décidons de notre avenir », a-t-il souligné.

Source Liberation